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Psychologie de la manipulation et de la soumission

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LA SOUMISSION PAR INDUCTION SÉMANTIQUE ET NON VERBALE 265<br />

2.2.3 Les mécanismes explicatifs à l’eff<strong>et</strong> du regard<br />

Bien que les travaux sur le regard soient moins nombreux que ceux réalisés<br />

sur le toucher, il apparaît, en ce domaine, que les recherches ont néanmoins<br />

tenté <strong>de</strong> mieux cerner ce que le regard induisait chez les personnes qui en<br />

étaient <strong>la</strong> cible. Dans c<strong>et</strong>te perspective, <strong>de</strong>ux approches sur ce que le regard<br />

induit chez les personnes ont surtout été étudiées <strong>de</strong> manière empirique. On<br />

va voir que les mêmes justifications théoriques invoquées pour expliquer<br />

l’eff<strong>et</strong> du toucher sont également avancées pour expliquer l’eff<strong>et</strong> du regard.<br />

■ Une perception positive du « regardant »<br />

Nous avons très <strong>la</strong>rgement présenté, dans <strong>la</strong> partie sur le toucher, l’eff<strong>et</strong> que<br />

peut avoir une perception positive d’un solliciteur sur l’ai<strong>de</strong> qu’on lui<br />

apporte. On sait qu’une impression favorable conduit à apporter son ai<strong>de</strong> soit<br />

<strong>de</strong> manière spontanée soit parce que le solliciteur nous en fait <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />

De fait, si le regard a <strong>la</strong> propriété <strong>de</strong> conduire à percevoir celui qui nous<br />

regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> manière plus positive, ce<strong>la</strong> pourrait expliquer pourquoi l’ai<strong>de</strong> à<br />

autrui ou l’acceptation d’une sollicitation s’observe plus fréquemment lorsque<br />

le solliciteur nous regar<strong>de</strong> dans les yeux. On va voir que, contrairement<br />

au toucher où les recherches étaient extrêmement rares, pour le regard,<br />

plusieurs travaux conduisent à apporter <strong>de</strong>s preuves empiriques d’un lien<br />

entre regard <strong>et</strong> perception positive <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne qui regar<strong>de</strong>. On va<br />

d’ailleurs voir que ce lien se manifeste à <strong>la</strong> fois en situation d’acteur d’une<br />

re<strong>la</strong>tion sociale ou <strong>de</strong> simple observateur <strong>de</strong> celle-ci.<br />

© Dunod – La photocopie non autorisée est un délit.<br />

En ce qui concerne <strong>la</strong> position d’acteur, <strong>de</strong>s travaux ont montré que l’on<br />

apprécie plus favorablement ceux qui nous regar<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> notamment ceux qui<br />

nous regar<strong>de</strong>nt durablement. Afin <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre ce<strong>la</strong> en évi<strong>de</strong>nce, Ellsworth <strong>et</strong><br />

Carlsmith (1968) réunissaient, en entr<strong>et</strong>ien individuel <strong>de</strong> 10 à 15 minutes, un<br />

expérimentateur <strong>et</strong> un suj<strong>et</strong>. Ceux-ci se trouvaient assis en face-à-face à environ<br />

1.20 mètre. Le thème <strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>ien était une vaste enquête sur l’eff<strong>et</strong> du<br />

rang <strong>de</strong> naissance sur <strong>la</strong> personnalité <strong>et</strong> notamment l’eff<strong>et</strong> d’être le<br />

premier enfant ou le <strong>de</strong>rnier. Tout ce que disait l’expérimentateur était i<strong>de</strong>ntique<br />

sauf que l’on interchangeait premier-né/<strong>de</strong>rnier-né selon les suj<strong>et</strong>s. Selon<br />

le cas, durant c<strong>et</strong> entr<strong>et</strong>ien, l’expérimentateur regardait souvent (20 fois 5 à 8<br />

secon<strong>de</strong>s dans les yeux) ou peu souvent (4 fois 5 à 8 secon<strong>de</strong>s dans les yeux<br />

<strong>et</strong> 16 fois 5 à 8 secon<strong>de</strong>s en direction <strong>de</strong>s oreilles du suj<strong>et</strong>) le suj<strong>et</strong>. À <strong>la</strong> fin<br />

<strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>ien, on rem<strong>et</strong>tait au suj<strong>et</strong> un questionnaire <strong>et</strong> on lui <strong>de</strong>mandait d’y<br />

répondre à son domicile <strong>et</strong> <strong>de</strong> le glisser dans une <strong>de</strong>s boîtes aux l<strong>et</strong>tres<br />

prévues à c<strong>et</strong> eff<strong>et</strong>. Ce questionnaire contenait <strong>de</strong>s échelles d’évaluation<br />

concernant l’entr<strong>et</strong>ien <strong>et</strong> l’expérimentateur. Les résultats qui ont été obtenus<br />

sont présentés dans le tableau 3.22 ci-après.

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