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HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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562. Les pays les plus avancés et les nouveaux pays industriels d'Asie<br />

(la République de Corée et Singapour), mais aussi l'Indonésie, la Malaisie,<br />

la Turquie, l'Inde et la Thaïlande ainsi que l'Egypte et la Tunisie sont<br />

parmi ceux qui ont enregistré les plus forts accroissements (au cours de<br />

la période 1972-1988) de l'investissement productif dans le secteur<br />

manufacturier, avec différents degrés d'efficacité dans son utilisation.<br />

Ce que les données n'indiquent pas, c'est le rôle de l'intervention de l'Etat<br />

dans l'orientation de ces investissements. A l'exception de Hong Kong, tous<br />

les pays les plus avancés d'Asie orientale ont cherché à influencer<br />

l'allocation des ressources dans l'industrie. Singapour a canalisé les apports<br />

d'investissement étranger direct vers des activités à forte valeur ajoutée et<br />

de haute technologie. La province chinoise de Taiwan a eu recours aux droits<br />

de douane pour agir sur l'investissement, tout en engageant directement le<br />

secteur public dans des industries lourdes et en offrant diverses incitations<br />

(par exemple sous forme de coentreprises et de parcs technologiques) pour<br />

attirer l'industrie privée dans des secteurs qui promettaient d'être<br />

concurrentiels pour l'avenir. De tous les pays, c'est la République de Corée<br />

qui est intervenue le plus vigoureusement, avec des programmes de remplacement<br />

des importations (qui se sont accélérés dans les années 70 lors de la campagne<br />

en faveur des "industries lourdes et chimiques"), des allocations de crédit<br />

par le canal du système bancaire contrôlé par l'Etat, des mesures de promotion<br />

et des subventions en faveur d'entreprises privées appelées à devenir des<br />

conglomérats géants (les chaebol) et à prendre la tête de la campagne pour<br />

l'industrie lourde, une stricte orientation des activités et des exportations<br />

du secteur privé, et certains investissements du secteur public (la célèbre<br />

aciérie de Pohang par exemple). Il est clair que la stratégie des chaebol<br />

ne relevait pas de la libre concurrence au sens traditionnel, puisque l'Etat<br />

exerçait un contrôle sur l'entrée et sur la croissance (même si les géants<br />

se faisaient entre eux une concurrence effrénée).<br />

563. La production intérieure de biens d'équipement revêt une importance<br />

particulière pour le dynamisme technologique en raison du rôle central de<br />

l'industrie des machines dans la genèse et la diffusion de la technologie.<br />

Cependant, la promotion de la fabrication locale d'équipement et de matériel<br />

risque d'occasionner des retards technologiques si les conceptions et les<br />

performances ne sont pas à la hauteur des normes mondiales. Il est donc<br />

important, dans l'intérêt du dynamisme et de la compétitivité à long terme<br />

de l'industrie, de réaliser un équilibre approprié entre fabrication et achat<br />

de biens d'équipement. Les pays qui ont le mieux réussi, par exemple<br />

la République de Corée, ont encouragé de façon sélective la fabrication<br />

d'outillage sur place tout en important de grandes quantités de matériel<br />

étranger pour maintenir la compétitivité des exportations. Certains, comme<br />

l'Argentine, le Brésil ou l'Inde, ont appliqué des politiques rigoureuses de<br />

remplacement des importations de biens d'équipement, créant ainsi un vaste<br />

potentiel national de conception et de fabrication, mais au risque de<br />

compromettre la compétitivité des industries utilisatrices. D'autres,<br />

par exemple la plupart des pays d'Afrique subsaharienne, fabriquent peu de<br />

biens d'équipement et sont largement tributaires des matériels importés.<br />

Cependant, étant donné leurs faibles niveaux de compétence et de savoir-faire<br />

technologique (voir plus bas), ils ne peuvent guère déployer efficacement leur<br />

stock de capital. La capacité d'importation de nombreux pays d'Amérique latine<br />

et d'Afrique, comme on l'a vu à la section 1, a souffert des chocs économiques<br />

récents : il en est probablement résulté une détérioration non seulement du<br />

stock de capital productif mais aussi de sa structure d'âge et de sa qualité.

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