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HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE Rapport ... - Unctad

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Encadré IV-I<br />

CIRCU<strong>LA</strong>TION TRÀNSFRONTIERE <strong>DE</strong>S DONNEES : ORIENTATIONS PRISES PAR LE BRESIL<br />

Certains pays ont jugé que les courants transfrontières de données à<br />

1^intérieur d'une structure d'entreprise ont aussi des effets sensibles sur le<br />

développement. Sont notamment en cause la localisation des systèmes<br />

informatiques et les processus connexes de décision. Trop souvent, les uns et<br />

les autres sont regroupés au siège des sociétés transnationales. La politique<br />

brésilienne ne matière de circulation transfrontière des données visait<br />

essentiellement^à remédier à une situation suivant laquelle les entreprises du<br />

pays affiliées à des sociétés transnationales menaient toutes leurs opérations<br />

les plus complexes à l'étranger (opérations sur banque de données, traitement<br />

de 1 information, etc.). IBM, par exemple, exploitait deux voies de<br />

transmission de données et six Réseaux d'audiomessagerie conçus de telle sorte<br />

que les processus de décision étaient concentrés au siège principal, si bien<br />

que, d'après le Gouvernement brésilien, ses filiales, notamment au Brésil, se<br />

trouvaient dans l'incapacité de développer si peu que ce futiles technologies<br />

locales a/. Ayant fait ce constat, le gouvernement a institué, en 1978,^<br />

une politique visant à contrôler la circulation transfrontière des données.<br />

Cette politique reposait donc sur l'idée que, si les pouvoirs publics<br />

ne prenaient pas de décisions délibérées dans ce domaine, les avantages<br />

potentiels d'une échangeabilité accrue des services de transmission des<br />

données pouvaient ne pas se matérialiser du fait des stratégies<br />

centralisatrices des sociétés transnationales. Celles-ci consistaient<br />

- estimait-on - à utiliser les liaisons existant en matière de circulation<br />

transfrontière des données non seulement pour transmettre des données à<br />

l'échelle internationale mais aussi pour centraliser des ressources<br />

en information, notamment des compétences de gestion et d'ingénierie, des<br />

capacités informatiques et technologiques, des systèmes de gestion des bases<br />

de données et les logiciels spécialises.<br />

En arrêtant une telle orientation, le gouvernement avait jugé que, compte<br />

tenu des,modes de distribution et de gestion des ressources en information et<br />

des compétences prévalant au niveau mondial, les pays en développement<br />

risquaient d'être relégués dans la zone périphérique la^moins évoluée des<br />

structures d'entreprise, tout comme des régions "périphériques" étaient<br />

apparues à l'intérieur même des pays développés. L'objectif était de veiller à<br />

ce que les activités de traitement et d'organisation des données soient, dans<br />

toute la mesure possible, exécutées au Brésil. Ainsi, l'accès à une base de<br />

données ne serait autorisé que si une copie de base en guestion était<br />

conservée au Brésil, et il serait interdit de procéder a des opérations de<br />

traitement de l'information hors du pays à l'aide de systèmes de communication<br />

informatique. Ces dispositions visaient à modifier 1'"architecture" des<br />

systèmes transnationaux de communication informatique des entreprises aux fins<br />

de la réalisation des objectifs susmentionnés b/. Détenir des moyens aussi<br />

bien humains qu'électroniques d'organiser l'information était considéré comme<br />

essentiel dans la mise en place de "services de matière grise".<br />

a/ Voir E. Fregni, "El reto informâtico y sus implicaciones para<br />

Americana Latina" (Buenos Aires, Papeles del SE<strong>LA</strong> 9, Ediciones de la Flor,<br />

197), et Centre des Nations Unies sur les sociétés transnationales,<br />

Transborder Data Flows and Brazil (publication des Nations Unies, numéro de<br />

vente : E.83.II.A.3).<br />

b/ L'idée d'imposer une réglementation pour enrichir le "patrimoine"<br />

national en informations n'est pas nouvelle. Dans l'Antiquité, les navires<br />

faisant escale à Alexandrie étaient tenus de déposer une copie de tous les<br />

manuscrits se trouvant à bord au bénéfice de la célèbre bibliothèque de la<br />

ville (d'après Luciano Cantora, La véritable histoire de la bibliothèque<br />

d'Alexandrie, Paris, de Jorquiere, cite dans L'Hebdo, Lausanne, 17 mars 1988.

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