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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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séance à durée variable. Il s’agit donc de<br />

considérer que, logiquement, la finalité<br />

de la séance courte correspond à la<br />

formulation lacanienne de la création<br />

d’un dispositif où « le réel touche au réel<br />

». Cette perspective est relativisée si la<br />

séance analytique est conçue comme une<br />

séquence unitaire ponctuée par l’émergence<br />

de l’inconscient et dans le but de<br />

faire apparaître le sens ou la parole<br />

pleine.<br />

En réalité, au-delà de ce que l’inconscient<br />

dit, c’est le dire de l’inconscient qui<br />

est visé, cet indicible qui toutefois détermine<br />

l’ensemble des associations. Cela ne<br />

correspond ni à une technique active ni à<br />

une sacralisation de l’écoute. L’idée qu’un<br />

analyste se fait de la durée de la séance<br />

correspond, me semble-t-il, à l’idée qu’il<br />

se fait de l’inconscient. Et indépendamment<br />

de son usage, la séance courte est<br />

solidaire de l’option lacanienne qui<br />

conçoit un inconscient comme réel et<br />

vise l’os des élucubrations qui<br />

proviennent de l’inconscient. Cela se<br />

traduit par un effet analytique crucial<br />

relatif au fait que l’analyste sera plus<br />

susceptible d’être le temps, de l’incarner<br />

pour chaque analysant, au lieu de le<br />

penser.<br />

L’angoisse est le temps<br />

Prenons la question du point de vue du<br />

transfert. Tout au long de l’analyse, il ne<br />

se limite pas au temps de la rencontre<br />

avec l’analyste : l’inconscient, travailleur<br />

infatigable, ne se limite pas au travail<br />

pendant la séance. Bien plus,<br />

l’inconscient, travailleur idéal, ne fait<br />

aucune pause et se manifeste lorsqu’on<br />

s’y attend le moins. Un temps est donc<br />

nécessaire<br />

pour le déploiement de la logique symbolique<br />

qui correspond aux différents<br />

mythes sécrétés par l’inconscient et qui<br />

ont conduit à l’impasse sexuelle du sujet.<br />

Mais alors, pourquoi supposer que la<br />

séance devrait être rythmée par l’émergence<br />

de l’inconscient ? Au contraire, la<br />

séance peut être considérée comme le<br />

moment où l’analysant conclut une séquence<br />

d’élaboration.<br />

Au-delà d’un pousse-à-associer, chaque<br />

séance devrait être considérée comme<br />

une préparation à la rencontre avec le<br />

réel de la fin de l’analyse.<br />

Toutefois, pourquoi Lacan, en formulant<br />

: « le réel qui touche au réel », se<br />

réfère-t-il au discours analytique ? On<br />

peut percevoir que ce dernier a une<br />

structure semblable à celle de l’angoisse.<br />

Il suffit de revenir à la ligne supérieure<br />

du discours analytique qui va de a à et<br />

indique que l’analyste se trouve à la place<br />

de la cause du désir pour le sujet qui est<br />

aussi le lieu de l’angoisse.<br />

C’est cette perspective que Lacan<br />

privilégie concernant le temps, il en parle<br />

déjà dans le séminaire L’angoisse où il<br />

montre que la fonction de l’angoisse est<br />

d’introduire le sujet dans la dimension du<br />

temps. Lacan évoque une relation<br />

temporelle d’antériorité par rapport au<br />

désir et considère que la dimension<br />

temporelle de l’angoisse équivaut à la<br />

dimension temporelle de l’analyse. En<br />

effet, l’angoisse prépare le rendez-vous<br />

avec le désir. Il n’est pas surprenant que<br />

Lacan ait utilisé la même formule<br />

concernant le « maniement de l’angoisse<br />

» et le « maniement du temps » : l’un est<br />

solidaire de l’autre.<br />

Le fait de situer le temps de l’analyse<br />

en fonction de l’angoisse est une perspective<br />

déjà signalée par Freud, faisant de<br />

l’angoisse un point nodal dans la représentation<br />

du temps. L’angoisse, dont<br />

l’omission est au coeur de la constitution<br />

du trauma, constitue une médiation face<br />

à l’urgence pulsionnelle ou face au désir<br />

de l’Autre. À cet égard, Freud, confronté<br />

à l’abstraction du temps de la conscience,<br />

favorise le temps de l’angoisse qui<br />

s’oppose au temps du symptôme.<br />

L’angoisse introduit une discontinuité là<br />

où le symptôme assure une permanence.<br />

Le symptôme ralentit le temps parce que<br />

sa temporalité est déterminée par sa<br />

propre constitution, à savoir celle d’un<br />

temps qui s’est arrêté.<br />

C’est ce que la clinique analytique démontre.<br />

Le sujet supplée, avec le fantasme,<br />

le manque de certitude de l’inconscient,<br />

et c’est dans la vacillation du<br />

fantasme qu’émerge une autre tempo-<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 15

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