O TEMPO NA DIREÃÃO DO TRATAMENTO
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3. Disons le temps que dure ce deuil,<br />
pour la fin de l'analyse :<br />
Là encore Lacan semble précis : « C'est<br />
la durée qu'il faut au deuil de l'objet (a),<br />
c'est le temps où le psychanalyste persiste<br />
à causer son désir… Puis le deuil<br />
s'achève».<br />
Que le deuil s'achève, et comment, demeura<br />
une question pour Freud ; c'est<br />
même ce qu'il interrogea en vain avec la<br />
manie. Est-ce-que l'arrêt de Freud sur<br />
cette question de la fin du deuil, ne rend<br />
pas compte de son échec à articuler la fin<br />
de l'analyse ?<br />
Ce qui permit à Lacan d'aller plus loin<br />
que Freud sur cette question du deuil et<br />
de la fin de l'analyse, fut d'avoir introduit<br />
son objet (a), avec son séminaire sur<br />
L'angoisse (p410). Là où Freud parlait<br />
d'exécuter en détail le détachement libidinal<br />
de l'objet, Lacan a renversé le problème<br />
et a parlé au contraire de restaurer<br />
le lien «avec l'objet a... masqué derrière<br />
l'image narcissique ».<br />
Une analyse permettrait donc de faire<br />
le deuil de l'objet (a), parce-qu'elle<br />
permettrait d'en restaurer le lien via<br />
l'analyste, et d'ainsi pouvoir le perdre.<br />
On entrevoit que si ce passage, cet acte<br />
de l'analysant est possible, c'est parce<br />
qu'il y a comme préalable, l'acte de<br />
l'analyste qui est « fait de l'objet a »; parce<br />
qu'il y a eu le séminaire de Lacan en 67<br />
sur L'acte, qui l'a préparé.<br />
J'ajouterai une remarque pour la pratique<br />
: l'objet (a) étant masqué derrière<br />
l'image narcissique, on peut supposer que<br />
pour en restaurer le lien, il faudra une sérieuse<br />
brisure du narcissisme. Ce qui, au<br />
passage, met le corps dans le coup.<br />
Puis le deuil s'achève. Reste le stable...<br />
L'épreuve de la clinique :<br />
Pour la fin de l’analyse, Lacan a donc<br />
mis les projecteurs sur une opération<br />
réelle dans le transfert, sur un vécu. Ce<br />
qui pose la question du statut<br />
objectivable de ce vécu, qui demeure<br />
subjectif et trompeur. D’où la solution<br />
proposée par la passe : « de l’éprouvé à la<br />
preuve ».<br />
Pourtant je voudrais tenter de dire – le<br />
tenant d'un analysant - ce qui, à un moment<br />
d'une analyse a pu faire non trompeur<br />
cet affect, donner consistance à<br />
l'éprouvé d'un moment d'entrée dans la<br />
fin de l'analyse : Ce fut une émotion<br />
insistante bien que banale : L' émoi (et<br />
moi.. ce qui échappe au moi), avec son<br />
corrélat de fuite corporelle que furent<br />
parfois les larmes, toujours au bord de<br />
l'angoisse.<br />
Cet émoi me parut être l'indice de la<br />
destitution subjective attendue, et sonna<br />
le premier coup de cloche – non pas du<br />
délire - mais de la fin de l’analyse...<br />
Lacan n'affirmait -il pas dans L'angoisse<br />
que « l'émoi n'est rien d'autre que le (a)<br />
lui-même, dans les rapports du désir et<br />
de l'angoisse ».<br />
Comme Lacan le précise bien dans «<br />
l'étourdit » il s'est agi pour cet analysant<br />
d'un temps précis dans l'analyse, et pour<br />
une structure donnée, la névrose. Ce<br />
temps se décomposa en deux étapes : Je<br />
dirai une versant objet, un versant sujet,<br />
les deux ne s'apercevant pas en même<br />
temps sur la scène :<br />
1. La brisure narcissique, ou l'apeçu<br />
sur l'objet manquant :<br />
Depuis un certain temps, un symptôme<br />
avait pris une dimension « concentrationnaire<br />
» dans la vie de cette personne,<br />
comme pour ravaler, nier l'évolution apparemment<br />
favorable de sa cure. Le<br />
conflit moral était important.<br />
Puis un jour advint où cet analysant fut<br />
surpris d'apercevoir qu’un certain fonctionnement<br />
fantasmatique – sans problème<br />
jusque là – pouvait à contrario<br />
comporter un obstacle à son désir. Et<br />
même que cette incompatibilité de sa<br />
jouissance avec son désir n'allait logiquement<br />
pas sans alimenter son symptôme,<br />
et le transfert.<br />
Un savoir nouveau était donc advenu,<br />
sur quelque chose à perdre, mais qui restait<br />
sans prise, sans nom, et quasi impensable.<br />
Mais du coup une urgence<br />
nouvelle se présentait à lui : Comment<br />
perdre ce qui ne pouvait s'entrevoir que<br />
comme manquant ?<br />
L'avoir compris intellectuellement, et<br />
l'avoir vécu étaient bien deux choses différentes<br />
.<br />
Heteridade 7<br />
Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 185