17.04.2014 Views

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

l’analysant mais bien temporelle, il faut<br />

noter, par la précipitation ou au moins<br />

par la tension qu’elle implique. Evoque-telle<br />

ce que par ailleurs Lacan appelle « un<br />

désir décidé » ? Et ce désir, en plus décidé,<br />

n’aurait-il pas affaire avec la liberté ?<br />

Pas de marché qui n’ait à faire avec la<br />

satisfaction avec sa connotation de<br />

liberté. Cela vaut pour la psychanalyse<br />

aussi où se lient l’analyste et l’analysant,<br />

et qui fait exister un espace du lien du<br />

sujet à l’Autre (court-circuité dans la<br />

civilisation), avec sa dissymétrie en<br />

proposant à nouveau son aliénation<br />

constituante à partir de ce que nous<br />

appelons avec Lacan «rectification des<br />

rapports du sujet avec le réel 99 ». Cette<br />

opération qui se place au commencement<br />

du temps de l’analyse implique, notons<br />

le, que le sujet se reconnaisse dans un<br />

rapport avec le réel, aussi impossible soitil.<br />

Désir décidé de s’impliquer dans une<br />

séparation, pourrait-on dire, et rapport<br />

symptomatique avec le réel, voilà deux<br />

façons de prendre position sur la<br />

question de la liberté. Il y a, me semblet-il,<br />

de liberté sinon comme liberté de<br />

l’Autre (génitif objectif mais subjectif<br />

aussi) ou encore liberté du réel (même<br />

usage des génitifs, pour paradoxal que<br />

cela puisse paraître).<br />

J’ai évoqué à ce propos le terme d’acte<br />

singulier. C’est une autre notion qui<br />

inclut une signification de liberté. Il est<br />

évident que s’il n’est pas libre, ce n’est<br />

pas un acte, comme implicitement ce que<br />

Lacan dit de l’acte le confirme. Et l’acte<br />

est un terme essentiel aussi pour ce qui<br />

est du temps, parce que l’acte réalise<br />

toujours un commencement d’une<br />

certaine façon absolu, outre à (se)<br />

produire des après-coups. Voir à ce sujet<br />

Hannah Arendt commentant saint<br />

Augustin où la liberté est définie comme<br />

la capacité de «donner commencement 100<br />

».<br />

Alors, à série de la satisfaction et de<br />

l’acte, j’ajouterai que la signification de<br />

liberté est intrinsèque aussi à l’amour,<br />

99<br />

LACAN, J. « Direction de la cure », Écrits, op.<br />

cit., p. 598.<br />

100<br />

AUGUSTINUS, De civitsate Dei : «initium ut<br />

esset, creatus est homo».<br />

dans sa définition lacanienne. Si l’amour<br />

c’est donner ce qu’on n’a pas, et que ce<br />

qu’on n’a pas ne peut être donné que par<br />

des signes qui ont justement la<br />

signification de ce don, alors, là encore, il<br />

faut que le don d’amour inclue la liberté<br />

pour être signe de l’amour. Dans ce cas<br />

on voit bien le caractère de contingence qui<br />

est associé à la liberté parce que si le don<br />

répondait à une quelconque nécessité, il<br />

perdrait son caractère de signe de<br />

l’amour. Nous pouvons en avoir des<br />

exemples dans la vie amoureuse et<br />

conjugale mais également dans<br />

l’érotomanie bien qu’a contrario. Et l’on<br />

voit aussi le caractère temporel de cette<br />

contingence du don (signe) d’amour,<br />

dans le dire (en acte) où l’amour fait<br />

témoignage et promesse d’une nécessité<br />

que paradoxalement on ne peut<br />

qu’attendre.<br />

Donc la liberté regarde l’être du sujet,<br />

l’être parlant aussi. Ceci est confirmé par<br />

un dernier terme qui inclut, à mon sens,<br />

la signification de liberté et qui dit le<br />

terrain éthique sur lequel se joue cette<br />

inclusion : celui de responsabilité. Là<br />

aussi, il y a orientation parce que c’est la<br />

responsabilité qui inclut la liberté et non<br />

pas le contraire. On ne peut pas déduire<br />

que nous sommes responsables à partir<br />

de l’axiome de « La » liberté car le poser<br />

ainsi renverrait à l’indécidable du libre<br />

arbitre. C’est au contraire parce que nous<br />

nous trouvons réellement responsables que<br />

nous ne pouvons que nous retrouver<br />

libres, c'est-à-dire dans le paradoxe de la<br />

liberté. Nous pourrions chercher avant<br />

tout à nous libérer avec le réel de cette<br />

responsabilité. D’autre part, la forme de<br />

notre responsabilité peut changer avec<br />

l’analyse, corrélativement au traitement<br />

de notre implication de jouissance. Je<br />

crois que c’est au fond ce qui rend<br />

plausible un terme comme celui<br />

d’« identification au symptôme ».<br />

Je crois avoir déjà signalé quelques<br />

points de contact entre la liberté et le<br />

temps, mais je vais en rappeler d’autres,<br />

en suivant Lacan.<br />

Lacan n’a jamais voulu traiter directement<br />

de la liberté comme d’une notion<br />

psychanalytique et je crois que l’accent ici<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 67

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!