17.04.2014 Views

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

L’étoffe du zéro<br />

la topologie et le temps<br />

Françoise Josselin<br />

acan retrouve à la fin de<br />

Lson enseignement son<br />

stade du miroir, mais après<br />

un long tour par l’écriture<br />

des nœuds pour articuler le<br />

temps à l’espace dans le<br />

miroir, un espace à trois<br />

dit-mensions où le réel du<br />

corps y trouve son épaisseur, l’étoffe du<br />

zéro de la castration.<br />

L’inconscient réel<br />

Chez Freud comme chez Lacan se déploie<br />

un effort constant pour cerner le<br />

réel en cause dans la structure, pour en<br />

élaborer le mathème, « pour combler la<br />

béance entre l’Imaginaire et le Réel…<br />

l’étoffe même d’une psychanalyse 64 », soit<br />

pour imaginer le réel autrement que par<br />

l’imaginaire. Freud, pressentant la<br />

dimension du réel dans sa découverte<br />

que l’inconscient ne connaît pas le temps,<br />

tente d’en élaborer une Esquisse<br />

scientifique. Lacan, lui, se sert de l’écriture<br />

topologique pour parer à l’ab-sens du<br />

rapport sexuel, au trou dans le savoir, à la<br />

confusion du zéro qui n’est pas le vide<br />

mais la consistance du trou. Une<br />

topologie qui s’oppose à la fascination du<br />

trou imaginaire, une topologie « qui n’a<br />

d’autre étoffe à lui donner que ce langage<br />

de pur mathème 65 ». « Je m’efforce à faire<br />

une géométrie du tissu, du fil, de la<br />

maille, c’est tout au moins où me conduit<br />

le fait d’analyse 66 ». Et pour rendre<br />

compte de l’épaisseur de ce tissu qu’est le<br />

réel 67 , il part du point de serrage du<br />

nœud qui « suggère que l’espace implique<br />

le temps 68 ». Une topologie qui se<br />

nécessite de ce que le réel lui revienne du<br />

64<br />

LACAN, J. « Le moment de conclure », (inédit),<br />

séminaire 1977-1978, séance du 09/05/1978.<br />

65<br />

LACAN, J. « L’étourdit », Autres écrits, Paris,<br />

Seuil, 2001, p.472.<br />

66 LACAN, J. « Le moment de conclure », op. cit.,<br />

séance du 11/04/1978.<br />

67<br />

Idem, séance du 09/05/1978.<br />

discours analytique. Le temps fait étoffe<br />

au dire. Le temps c’est la coupure, une<br />

coupure qui n’implique nul trou (une<br />

coupure circulaire fermée) qui « n’est<br />

même pas surface de ne rien (…) séparer,<br />

et pourtant ça se défait 69 ».<br />

« Ma topologie (…) n’est pas théorie.<br />

Mais elle doit rendre compte de ce que,<br />

coupures du discours, il y en a de telles<br />

qu’elles modifient la structure qu’il<br />

accueille d’origine 70 ». Une Autre ditmension<br />

qui justifie la passe.<br />

Cette autre dimension est celle du réel<br />

dont Freud a refusé de se faire la dupe,<br />

bloquant sur le roc de la castration. Tout<br />

l’effort de Lacan a porté sur la<br />

désignation du réel comme l’impossible,<br />

le tissu même de l’inconscient, un réel<br />

tissé par le nombre, un réel à chercher du<br />

côté du zéro absolu. « Désigner la forme<br />

du zéro placé au centre de notre savoir<br />

c’est, dit-il, la visée de mon 8 intérieur…<br />

ma topologie a réhabilité le tissage 71 ». Le<br />

zéro c’est le trou. Rien n’existe sans<br />

l’existence du trou.<br />

Et son écriture<br />

Lacan invente donc une nouvelle<br />

écriture pour rendre lisible l’irreprésentable<br />

du rapport entre les sexes,<br />

l’incurable de la division entre le signifiant<br />

et l’objet. Il nous introduit à la<br />

dialectique de son nœud borroméen par<br />

le truchement du nombre « seul réel<br />

reconnu dans le langage 72 ». Partant de la<br />

dit-mension, équivoque introduite par<br />

Frege sur le nom du nombre, que 0 et 1<br />

ça fait 2, avec l’équivoque de 2, d’eux (qui<br />

pour Lacan va symboliser le sujet<br />

68<br />

LACAN, J. « Les non-dupes-errent », (inédit),<br />

séminaire 1973/1974, séance du 11/12 /1973.<br />

69<br />

LACAN, J. « L’étourdit », Autres écrits, op. cit.,<br />

p.461.<br />

70<br />

Idem, p. 478.<br />

71 LACAN, J. Autres Ecrits, Annexes, p.583.<br />

72<br />

LACAN, J. « … ou pire », Autres écrits, op. cit.,<br />

p.481.<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 54

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!