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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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d’ailleurs ce qui justifie la fonction d’une<br />

École.<br />

En 1976, infléchissant un peu les<br />

termes, Lacan proposait d’évaluer dans la<br />

passe non pas l’enthousiasme mais la «<br />

satisfaction » de fin qui surgit éventuellement<br />

quand tombe la satisfaction prise à<br />

la vérité menteuse. C’est un changement<br />

de goût au fond, une satisfaction qui, tenant<br />

compte du hors sens de l’inconscient<br />

réel, vient limiter le goût pour les<br />

mirages de la vérité, et il précise bien que<br />

l’on n’est jamais sûr de pouvoir la fournir,<br />

la nouvelle satisfaction. Elle n’est que<br />

possible, donc.<br />

Autant dire qu’avec ce principe d’évaluation<br />

qui porte non pas sur l’effet didactique<br />

mais sur une réponse de l’être à<br />

l’effet didactique de l’analyse, on est très<br />

loin de l’idée que toute analyse menée à<br />

son point de finitude produise un analyste,<br />

entendez un analyste, je ne dirai pas<br />

qui se plaise au réel, mais qui s’en oriente.<br />

Aucun automatisme ni de l’enthousiasme,<br />

ni de la satisfaction de fin. Autrement<br />

dit, au-delà de celui que l’on appelle<br />

prudemment le clinicien, la variable non<br />

logique rend l’analyste seulement possible.<br />

Question ici. Il faut mesurer le changement<br />

de perspective que Lacan a introduit<br />

là avec une double dévalorisation :<br />

de la vérité au profit du réel, de la structure<br />

logique au profit de la position de<br />

l’être. Elle ne peut pas être sans conséquences<br />

pratiques.<br />

C’est la variable non logique qui amène<br />

à cette dévalorisation. C’est elle qui fait<br />

apercevoir que l’analysant travailleur est<br />

un analysant qui se plaît à la vérité inconclusive,<br />

à son hystorisation avec un y, et<br />

c’est un euphémisme : il faudrait dire<br />

clairement que s’hystoriser et jouir de son<br />

fantasme, c’est la même chose ; ce pourquoi<br />

Lacan peut dire que l’analysant<br />

consomme de la jouissance phallique et<br />

que l’analyste se fait consommer.<br />

Dès lors l’amour de la vérité apparaît<br />

pour ce qu’il est : symptomatique, et on<br />

sait que le foisonnement de bavardage, le<br />

dire des bêtises à profusion, s’entretient<br />

de la satisfaction prélevée qui ajourne le<br />

moment de conclure.<br />

D’où la question des moyens que se<br />

donne une analyse orientée vers le réel et<br />

de la responsabilité de l’analyste dans<br />

cette destitution de la vérité.<br />

La séance propice au réel<br />

Je retrouve là le problème de la séance<br />

lacanienne et aussi de l’interprétation. De<br />

la séance courte j’en ai déjà parlé dans le<br />

texte « Une pratique sans bavardage ».<br />

J’en dirai aujourd’hui qu’elle cible le réel<br />

que vise l’analyse lacanienne.<br />

La question n’est pas d’objecter à Lacan<br />

que l’inconscient demande du temps<br />

pour se dire, il est le premier à l’avoir décliné<br />

sous toutes les formes, la question<br />

est de savoir si le battement ouverturefermeture<br />

de l’inconscient qui se produit<br />

dans le transfert est isomorphe à l’alternance<br />

séance-hors séance, autrement dit<br />

à la présence de l’analyste. Toute l’expérience<br />

montre que non.<br />

Et d’abord celle-ci, très banale, de<br />

l’analysant qui arrive tout animé à sa<br />

séance qui, comme il dit, a parlé toute la<br />

journée et toute la nuit à son analyste et<br />

qui, de seulement passer le seuil, voit<br />

s’effondrer toute son élucubration et, ou<br />

bien reste coi, ou bien s’entend émettre<br />

des propos tout à fait inattendus. À l’inverse,<br />

une séance vide débouche aussi<br />

bien, passée la porte, sur une évidence<br />

nouvelle et assurée. Temps de l’inconscient<br />

et temps de la séance quelle que<br />

soit sa durée ne sont pas superposables.<br />

Lacan a fait fonctionner l’interruption,<br />

la coupure du temps, comme une interprétation.<br />

Interprétation de ce qui habite<br />

la vérité que le sujet articule, un doigt<br />

pointé donc vers le réel, ce réel qui leste<br />

l’hystorisation du sujet dans l’analyse.<br />

L’analysante disant que la séance courte<br />

c’était comme un coït interrompu ne<br />

pensait pas si bien dire.<br />

Mais en fait, je crois que ce qui compte<br />

dans une séance, quelle que soit sa durée,<br />

c’est sa fin, comme pour l’analyse<br />

d’ailleurs. Il y a les fins de séance qui<br />

concluent en dégageant un point de capiton,<br />

qui généralement satisfait ; les fins<br />

qui questionnent en soulignant un terme<br />

qui relance la question transférentielle, et<br />

puis les fins de séances que j’ai appelées<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 41

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