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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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2. Disons la façon dont s’opère cette<br />

perte dans le transfert :<br />

Il faudrait « réduire son analyste à l’objet<br />

(a) », et c'est cette réduction qui permettrait<br />

alors de faire le deuil de ce<br />

même objet (a). Notons déjà que ça<br />

implique une part d'acte de l'analysant.<br />

Et Lacan nous donne la recette pour<br />

opérer cette réduction : L'analysant doit «<br />

faire de l'objet (a) le représentant de la repésentation<br />

de son analyste». Cette référence<br />

aux représentations nous raccroche<br />

un peu aux les wagons de la parole ;<br />

attardons nous donc sur cette histoire de<br />

représentant de représentation.<br />

Le représentant de la représentation,<br />

c'est le vorstellungrepräsentanz Freudien.<br />

Freud liait déjà ce terme àune part irréductible<br />

par le symbolique, puisqu'il l'employa<br />

pour la pulsion (versant objet), et<br />

pour le refoulement originaire (versant<br />

sujet).<br />

Lacan reprend ce terme en 64 pour référer,<br />

comme Freud, à ce qui reste d'irréductible<br />

au symbolique. Puisque c'est le<br />

séminaire de sa grande refonte de la pulsion,<br />

à laquelle il associe sa conception<br />

de la « causation du sujet »: Le<br />

représentant de la représentation c'est le<br />

signifiant binaire, sur quoi porte le<br />

refoulement, et où s'opère « l'aliénation »<br />

fondamentale. C'est la fameuse « affaire<br />

de vie ou de mort entre le signifiant<br />

unaire, et le sujet en tant que signifiant<br />

binaire, cause de sa disparition », qui dit<br />

que c'est une perte obligée qui est<br />

subjectivante à l'origine, et que c'est<br />

l'essentiel de l'aliénation.<br />

Il y a une question pratique : Ce nouage<br />

réel que propose Lacan, entre transfert,<br />

perte irréductible, et deuil... comment<br />

pouvons nous le faire solidaire d'une pratique<br />

où il s'agirait pour l'analysant de «<br />

faire de l'objet (a) le représentant de la représentation<br />

de son analyste », pour en<br />

finir ?<br />

Si on prend le temps du transfert où<br />

l'analysant charge l'analyste de ses représentants<br />

de représentation, des signifiants<br />

qui supportent son aliénation, ce temps<br />

peut être assimilé au travail minutieux<br />

d'un deuil, au sens de la reconstitution<br />

par le détail de tout ce qui a été vécu avec<br />

l'ancien objet, tel que l'analysait Freud<br />

dans Deuil et mélancolie (1915).<br />

Lacan corrigera que ce n'est que<br />

le versant de résistance du deuil ; car le<br />

résultat est de maintenir l'objet, et donc<br />

le transfert ! Dans quel but ? Parce-qu'en<br />

réalité ce qu'il s'agit de maintenir « ce<br />

sont les liens par où le désir est suspendu<br />

à l'image narcissique par quoi tout amour<br />

est narcissiquement structuré...» (L'angoisse<br />

p 410). C'est le versant aliénant, et<br />

sans fin du transfert, comme parfois du<br />

deuil. Comment en sortir ?<br />

Il faut un deuil véritable. C'est donc en<br />

accord avec Freud que, pour la fin, Lacan<br />

propose qu'apparaisse autre chose dans<br />

le travail de deuil du transfert ; autre<br />

chose, qui génère une perte réelle, pour<br />

pouvoir faire un deuil réel. Et cela<br />

adviendrait lorsqu'enfin l'analysant aurait<br />

fait de l'objet (a) le représentant de la<br />

représentation de l'analyste.<br />

Là bien sûr, nous devrions rencontrer<br />

une difficulté, au moins logique :<br />

Comment cet objet (a), ce « hors signifiant<br />

», irréductible par le symbolique,<br />

peut-il venir jouer sa partie dans le processus<br />

des représentations, du<br />

symbolique ? On a une piste, si on<br />

n'oublie pas que l'objet (a), c'est aussi la<br />

vérité du sujet comme signifiant binaire,<br />

c'est la vérité de l'aliénation. En tout cas<br />

on est au niveau du processus primaire<br />

de l'Inconscient Freudien.<br />

En même temps, avec cette impasse<br />

apparente, on a envie de dire : «<br />

Tant mieux », si on sort de l'infini de la<br />

chaîne signifiante et de ses effets de relance<br />

; c'est l'espoir d'une possibilité de<br />

fin réelle d'une analyse. D'autant qu'avec<br />

ce passage énigmatique de l'objet (a) dans<br />

le champ des signifiants, on n'est pas totalement<br />

sorti du champ des représentations,<br />

et on n'est donc pas passé dans un<br />

indicible absolu pour la fin.<br />

Mais ça nous laisse encore la question<br />

d'une issue particulière de l'analyse pour<br />

chacun, c'est à dire de la différence absolue<br />

pour la séparation.<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 184

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