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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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moindre exploit dans cette rencontre,<br />

juste une question de bon/ne heur/e.<br />

Belle ne veut pas courir le risque de savoir<br />

la suite de l’histoire, elle se fait<br />

absence éternelle pour soutenir une<br />

attente toujours insatisfaite. Assassine<br />

narcissique du désir, elle ne voit pas le<br />

temps passer. L’heure de la mort la laisse<br />

indifférente, à peine l’aperçoit-elle quand<br />

un proche en reçoit la visite funeste.<br />

Se mettre à l’heure<br />

Il serait souhaitable que ces patients,<br />

qui incarnent particulièrement<br />

l’équivoque du signifiant - ils ne sont que<br />

trop patients, trouvent dans l’analyse une<br />

mise à l’heure qui ne soit pas tant celle de<br />

l’inconscient/savoir qui ignore le temps,<br />

mais celle du réel, c’est-à-dire celle de la<br />

mort. Côté inconscient, le déroulement<br />

de la chaîne signifiante versus énoncé<br />

privilégie le mode diachronique, organisé<br />

par les bornes signifiantes de la castration<br />

tout en restant sous le contrôle d’une<br />

représentation consciente, construite et<br />

symbolisée, du temps. Il faut une<br />

intervention particulière pour rompre le<br />

fil de l’automatum, laisser place à la tuché de<br />

l’énonciation et toucher à la synchronie<br />

intemporelle du symptôme. C’est<br />

pourquoi Lacan a introduit dans la<br />

conduite même de la cure un acte<br />

affectant le temps concret, pour que<br />

l’analysant lasse le hors-temps de la<br />

jouissance et entre dans le temps,<br />

compté, comptable, du désir. Ainsi il<br />

s’agit de viser un bouclage de la série des<br />

signifiants non sur les tours de la vaine<br />

répétition mais sur une construction et<br />

une traversée du fantasme qui brise sa<br />

fixité pulsionnelle et re/met à jour le<br />

rapport du sujet à l’impossible.<br />

Seule la mort est immortelle<br />

La psychanalyse avec les enfants est<br />

particulièrement instructive car l’enfantanalysant<br />

baigne dans la matérialité du<br />

signifiant et il parle le réel, ce que les dits<br />

‘mots d’enfants’ illustrent.<br />

La question de la mort se présente à<br />

l’enfant en même temps que celle de la<br />

vie, instant de voir 92 . Le petit sujet,<br />

lorsqu’il se découvre seul et limité en<br />

entrant dans la période de névrose infantile,<br />

temps pour comprendre, explore avec<br />

ses théories sexuelles infantiles toutes les<br />

hypothèses sur le non-sens de l'existence.<br />

La conscience d'une origine s'impose, et<br />

il fait vite l’hypothèse que s'il y a un<br />

début alors il y a une fin. Derrière toutes<br />

les questions sur la naissance des bébés,<br />

sur l’énigme de la différence des sexes, se<br />

profilent, le plus souvent muettes, celles<br />

sur le devenir de chacun. Ainsi d’emblée,<br />

sexe, vie et mort se trouvent noués par le<br />

désir de savoir et les limites de ses<br />

pouvoirs. L'enfant rencontre avec<br />

horreur cette face de réel qui reste pour<br />

partie hors d’atteinte, hormis par ce que<br />

l’assomption symbolique de la castration<br />

pourra en métaboliser, en laissant<br />

l’essentiel à charge d’une ‘insondable<br />

décision’.<br />

Et seul le vivant est mortel<br />

Ce garçon de huit ans va scander en<br />

quelques séances, après un certain<br />

nombre de rencontres sans conséquence,<br />

le passage d’une angoisse de castration<br />

qui s’exprimera en angoisse de mort à la<br />

possibilité de la castration assumée,<br />

vecteur de solitude mais aussi de désir.<br />

Un malheureux accident d'arbre lui<br />

vaut un bras cassé. La chose reste banale<br />

jusqu'au jour où le plâtre est enlevé.<br />

L'enfant est saisi d'effroi devant la scie,<br />

devient blême et s'effondre. Depuis il<br />

est, dit-il, obsédé par la mort, ce qui<br />

signifie pour lui « ne plus voir la maison,<br />

ni papa, ni maman ». Dans un premier<br />

rêve, une imago paternelle digne du père<br />

de la horde primitive apparaît comme<br />

agent d’une modalité du manque qui<br />

relève surtout de la castration<br />

imaginaire : « ( ... ) le chef, il faisait peur.<br />

Son nom c’est Croque-tout. C'est un<br />

monstre qui mange tout, et tout le<br />

monde ». Reconnaissons au passage la<br />

figure de l’ogre, ce mangeur d’enfants<br />

dont le premier est Cronos, qui incarne<br />

92<br />

Cf. Hans : « la présence du thème de la mort<br />

est strictement corrélative du thème de la<br />

naissance ». Lacan J., Le séminaire livre IV, La<br />

relation d’objet, Paris, Seuil, 1994, p.413.<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 59

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