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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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nous encore une fois et voyons s'ils<br />

repartent. Oui, repartir deux fois suffit à<br />

faire preuve que la première suspension<br />

n'était pas le fait du hasard. Ce n'est donc<br />

pas la mise en mouvement du sujet qui<br />

lui donne sa certitude, mais la suspension<br />

de ce mouvement. Et c'est la deuxième<br />

suspension qui donne le sens de<br />

suspension vraie à la première.<br />

Voici donc l'objet qui s'offre à moi. La<br />

porte de la prison est sur le point de<br />

s'ouvrir et je vais enfin en passer le seuil.<br />

Me voilà libre, bientôt ! Mais libre de<br />

quoi ? Ce qui, passé la porte, s'offre, n'est<br />

pas l'espace infini des possibles. Il y a<br />

bien un objet qui s'offre là, mais,<br />

déception en même temps que soulagement,<br />

cet objet obtenu n'est pas<br />

l'objet attendu. Déception, car il ne me<br />

reste que la liberté de consommer<br />

éventuellement cet objet-récompense,<br />

jusqu'à ce que l'effet de satisfaction en<br />

soit passé et qu'il me faille repartir en<br />

quête du véritable objet. Soulagement,<br />

car si c'était le bon, c'en serait cuit de ma<br />

quête, et le désir qui me représente s'abolirait<br />

en même temps qu'elle. Je puis donc<br />

hésiter à me satisfaire de l'objet qui se<br />

présente, hésitations qui correspondent<br />

aux types cliniques des névroses : soit<br />

que trop menaçant il faille au phobique<br />

l'éviter, soit que trop décevant il faille le<br />

refuser, à l'hystérique en s'y soustrayant,<br />

anorexie de sa consommation donc, et à<br />

l'obsessionnel en le rendant inadéquat et<br />

donc impossible.<br />

Je peux aussi être fatigué de la course<br />

pour un temps, le temps de récupérer, de<br />

somnoler. D'ailleurs, avec le pilotage<br />

automatique de l'appareil psychique, je<br />

peux somnoler et continuer ma course.<br />

Que je dorme et rêve, ou que je sois<br />

éveillé, c'est la même course.<br />

Mais quoi qu'il en soit de mon énergie<br />

à désirer, le sens du désir, c'est la fuite du<br />

présent, au sens de l'évasion. Si le sens<br />

fuit, au sens du tonneau, le sens du désir<br />

est la fuite, au sens de la détalade. Désir<br />

comme défense dit Lacan ; ajoutons<br />

comme défense contre le présent.<br />

II/ Les temps de l'interprétation<br />

Le deuxième temps que nous<br />

distinguons est celui de l'interprétation.<br />

Nous avons dit les temps de<br />

l'interprétation, non parce qu'ils sont<br />

grammaticalement variés, mais parce<br />

qu'ils se répètent, à travers des formes<br />

différentes. C'est le temps du traumatisme.<br />

Un temps qui ne se dit pas, n'est<br />

pas un temps grammatical, ni n'accède à<br />

l'existence langagière. Au contraire,<br />

temps du malentendu, lapsus ou<br />

équivoque, il coupe le flux du langage,<br />

interrompt la douce somnolence du<br />

pilotage automatique. Il fait surprise,<br />

suspend les semblants. Et par là répète à<br />

l'identique le trauma premier, celui de la<br />

prise manquée de l'objet. Avec lui, il faut<br />

se réveiller, il y a urgence. Il faut éteindre<br />

l'incendie provoqué par la chute du<br />

cierge qui, au lieu de brûler bien à sa<br />

place, enflamme le corps entier.<br />

Rendre impossible la chute du cierge,<br />

c'est ce à quoi s'emploie le névrosé. Par<br />

des fixations auxquelles il arrime le<br />

cierge, même si par là il se fixe un peu<br />

trop lui aussi. Jusqu'à se faire le servant<br />

du cierge, lui supposer même un vouloir<br />

être cierge et ainsi l'adorer pour s'assurer<br />

qu'il reste bien cierge bienveillant, c'est-àdire<br />

immobile. Croire savoir tenir le<br />

cierge sous son contrôle, par ses rites,<br />

c'est rassurant. Mais le démenti de la<br />

réalité ne manque jamais. L'accident, sous<br />

toutes ses formes, montre que ce n'était<br />

pas ça ! Autre chose existe encore, que<br />

pour connaître, c'est-à-dire maîtriser, il<br />

eût fallu appareiller autrement !<br />

Par la répétition des coupures interprétatives,<br />

se dévoilent au sujet ses<br />

manœuvres pour faire exister à son désir<br />

un cierge doté d'un vouloir qui le protège<br />

de l'incendie, qui assure les semblants qui<br />

confèrent une image à l'objet de son<br />

désir. Ainsi progressivement le cierge<br />

apparaît dans sa bêtise de cierge, S1.<br />

En effet, il n'y a pas plus de vouloir du<br />

cierge que de directeur de prison, et par<br />

là de liberté, d'évasion possible. Il n'y a<br />

pas de directeur pour décider d'inscrire<br />

sur le corps de chaque prisonnier sa<br />

couleur spécifiée ; ce que nous écrivons<br />

S(A)barré. Aucun des prisonniers ne peut<br />

déduire de la couleur des autres la sienne,<br />

à savoir la vraie nature de son sexe qui<br />

est sa signification au-delà de son<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 31

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