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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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du signe au sens, du signifiant à son<br />

signifié et en avant pour la signification.<br />

Mais voilà ,avec Lacan, elle est devenue<br />

sophistiquée, compliquée, rebelle à<br />

l’usage simplifié, quasi domestique qu’il<br />

espérait d’elle. Déjà il n’appréciait pas sa<br />

sophistication du symptôme-jouissance,<br />

maintenant ne la voilà-t-elle pas qui le<br />

prive du sens, le précipite dans le horssens<br />

en parlant de logique de la chaîne<br />

signifiante, raccordant un signifiant non<br />

pas à un signifié mais à un autre<br />

signifiant et cela sans fin…<br />

Encore un espoir déçu et le couple qui<br />

se déchire un peu plus.<br />

4. Et puis ils s’aperçoivent un beau<br />

jour qu’ils ne sont mêmes pas d’accord<br />

politiquement. Pour lui, il y a un idéal<br />

avec des signifiants-maîtres qui le<br />

confortent : soigner, guérir même, protéger<br />

(le patient ou la société à l’occasion)<br />

… il y croît et il n’a pas tort puisque c’est<br />

sa fonction même, son être qui s’y<br />

trouve engagé. Et en effet Il y a une unité<br />

entre discours sécuritaire, discours<br />

scientiste et tentative de réduire le sujet à<br />

l’individu, le corps à l’organisme, la thérapeutique<br />

au médicament et le symptôme<br />

au silence. Cette unité est devenu<br />

évidente avec le rapport de l’INSERM<br />

sur les troubles prédictifs de la délinquance<br />

: c’était un discours scientiste à<br />

commande sécuritaire et à solutions sécuritaires<br />

faisant appel aux thérapeutiques<br />

scientistes telles les thérapies<br />

comportementales et cognitivistes –<br />

dont le préalable est la réduction du<br />

symptôme à un trouble trans-nosographique,<br />

du coup hors-sens particulier à<br />

chaque sujet et impossible à appréhender<br />

d’une manière articulée aux autres<br />

symptômes et modes de défense propres<br />

à chaque structure.<br />

Mais la catin, elle, se la joue subversive<br />

se méfiant des idéaux comme de la<br />

peste, de l’universalisation comme du<br />

discours de la Science et l’accuse, lui, de<br />

collaborer avec le Maître et son avatar<br />

moderne, le Capitaliste. Déjà que la situation<br />

n’est pas facile avec ces derniers<br />

qui veulent lui couper les crédits, il se demande<br />

où il va avec une compagne qui<br />

n’a qu’une boussole : l’objet cause du<br />

désir.<br />

Tout cela fait beaucoup ! D’autant que<br />

dans ce vieux couple s’il y a un rejeton<br />

adultérin c’est qu’il y a une maîtresse,<br />

d’abord tapie dans l’ombre et qui maintenant<br />

s’affiche sans vergogne. Elle plait<br />

beaucoup à Monsieur car elle est dotée<br />

de multiples facettes : Mademoiselle<br />

Neurosciences avec sa neurophysiologie,<br />

sa psycho-pharmacologie, sa neurochimie,<br />

sa biologie moléculaire, etc.…Et en<br />

plus la donzelle paraît tellement plus<br />

jeune !<br />

Elle va lui donner, via les neuro-transmetteurs<br />

et leurs dysfonctionnements, le<br />

sens qu’il réclame. Tant pis si le sujet<br />

risque d’avoir du mal à y trouver le sien,<br />

qui passe par la reconnaissance d’un certain<br />

non-sens. Rationnel, Monsieur Psychiatrie<br />

préfère les molécules… au risque<br />

de s’y perdre ,de perdre son nom pour<br />

redevenir Monsieur Neuropsychiatrie et<br />

de disparaître dans le grand corps de la<br />

médecine.<br />

Avec la psychanalyse, il constitue un<br />

couple conflictuel, basé sur des malentendus<br />

: en somme un couple banal. Avec<br />

les neurosciences il constituerait un<br />

couple tranquille : celui du boa en train<br />

de digérer la souris. Pour ma part je préfère<br />

le bruit des disputes, encore mieux<br />

celui de la disputation, au silence de la<br />

pensée et au consensus bêlifiant. C’est<br />

peut-être dans cette certitude d’être<br />

étouffée puis digérée dans les tentacules<br />

des neurosciences que la psychiatrie trouvera<br />

le courage de continuer sa vie infernale<br />

avec la psychanalyse et de lui<br />

crier : »reviens ,je te haime »<br />

Il y a une remarque à faire sur mon petit<br />

apologue et que je me suis faite dans<br />

l’après-coup : dans la distribution des<br />

rôles je n’ai pas hésité une minute et ne<br />

suis jamais revenu sur la distribution des<br />

rôles, Monsieur Psychiatrie et Madame<br />

Psychanalyse.<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 282

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