O TEMPO NA DIREÃÃO DO TRATAMENTO
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néralisée » ou « attaque de panique » et<br />
en avant les grosses doses.<br />
Et les antidépresseurs croyez-vous<br />
qu’il soit raisonnable de réserver ces excellents<br />
médicaments à la seule dépression,<br />
même si on a vu qu’ils la définissaient<br />
? Et si on appelait T.O.C. les compulsions<br />
obsessionnelles ou psychotiques<br />
? Et si de l’évitement ou de l’isolation<br />
on faisait une nouvelle phobie, appelée<br />
disons … phobie sociale ? Hé<br />
bien, on pourrait donner les anti-dépresseurs<br />
à deux ou trois fois leur dose<br />
usuelle et puis étendre l’indication aux<br />
adolescents et puis aux enfants. Et aussi<br />
les donner dans la prévention des<br />
troubles maniaco-dépressifs …et accessoirement<br />
dans la prévention de la psychanalyse<br />
: exit culpabilité, objet perdu<br />
et deuil ; exit pulsion, fantasme et désir ;<br />
exit le symptôme analytique, sa mise au<br />
travail et le transfert – que d’économies !<br />
.mais aussi que de profits !<br />
Avouons-le : dans ce couple maudit ce<br />
n’est plus un malentendu, c’est une trahison.<br />
Madame Psychanalyse aurait bien<br />
du mal à croire ou même à faire semblant<br />
de reconnaître des enfants communs<br />
dans ces rejetons .<br />
2. Il lui avait dit aussi : « aide-moi à<br />
guérir tous ces malheureux ». Elle,<br />
vaillante, s’était mise au travail. Et puis,<br />
chemin faisant elle s’est aperçue que<br />
dans la vie elle n’était pas faite pour soigner<br />
mais pour éclairer, que son éthique<br />
était celle du bien-dire .<br />
En vérité, la psychiatrie n’arrive pas à<br />
soigner les symptômes du névrosé –<br />
mais elle le croit alors qu’elle ne fait que<br />
les déplacer ou les masquer. La psychanalyse,<br />
avec Freud, pensait y arriver :<br />
pour lui le symptôme est la trace d’un<br />
conflit oublié dont le sens est enfoui.<br />
C’est donc un hiéroglyphe qu’il faut déchiffrer<br />
par l’interprétation. Celle-ci suffit<br />
à faire céder le symptôme qui a perdu<br />
sa valeur ce compromis ou de satisfaction<br />
substitutive. Avec Lacan la psychanalyse<br />
est plus prudente et considère le<br />
symptôme comme une réponse à l’insatisfaction<br />
structurelle du rapport sexuel,<br />
comme un autre mode de jouissance. Il<br />
ne s’agit plus d’un compromis, d’un ratage,<br />
d’une clocherie mais en quelque<br />
sorte d’une réussite qui vient combler le<br />
sujet – d’où l’amour qu’il lui porte… et la<br />
robustesse du symptôme. Il ne s’agit plus<br />
de guérir du symptôme mais de « faire<br />
avec ». Alors, la psychanalyse se donne<br />
pour but le savoir, ce qui n’est pas la guérison<br />
mais peut l’amener « de surcroît »<br />
comme elle peut conduire à une simple<br />
pacification un sujet qui s’assujettit au<br />
« malheur banal ». Quand il dit : »je veux<br />
guérir et libérer l’individu » et qu‘elle lui<br />
répond : »Je vise le savoir et pour moi la<br />
guérison est de surcroît » ,ça ne peut que<br />
dégénérer : « Trahison, traînée ! « lui criet-il<br />
« Cause toujours… je t’écoute » répond-elle.<br />
Sur cette question du symptôme leur<br />
désaccord ne fit que croître. Avec les médicaments<br />
et les thérapies comportementales<br />
il se pensait redevenu maître du jeu<br />
et, en effet, il assurait ou en tout cas le<br />
croyait. « Tu vois, lui dit-il, je guéris les<br />
névrosés maintenant » « Crétin ! tu<br />
masques les symptômes et aggrave leurs<br />
destinées ! ». « Ecoute au moins ce que je<br />
fais avec les neuroleptiques sur les délires<br />
et sur… ». Elle l’interrompt d’un : « apprends<br />
à t’en servir et sache ce que tu<br />
vises, empoté : si c’est faire taire le symptôme<br />
et le sujet alors là bravo tu y arrives<br />
mais je t’avertis je te quitte. Le silence des<br />
organes, l’homéostase du corps, l’harmonie<br />
antérieure c’est bon pour la médecine<br />
pas pour nous, rêveur. Tu frappes sur<br />
tout ce qui bouge content quand tu<br />
écrases à bon escient les effets de jouissance<br />
telles que l’agitation ou les hallucinations<br />
aussi bien que lorsque tu écrabouilles<br />
maladroitement les effets de sujet<br />
tels que les délires, les identifications<br />
et autres tentatives de construction »<br />
« Bêcheuse » lui répond-il et il s’en va. (3)<br />
3. Monsieur psychiatrie a une autre récrimination<br />
envers sa belle. Il voulait<br />
faire ménage avec elle pour qu’elle vienne<br />
donner du sens à ce qui n’en avait guère.<br />
Toujours la même histoire, au début elle<br />
lui a fait plaisir, elle est allé dans son sens<br />
si j’ose équivoquer . Avec Freud et son<br />
« symptôme – hiéroglyphe », ses traces<br />
sur la neige et son retour du refoulé la vie<br />
était belle et ils roucoulaient : on passe<br />
Heteridade 7<br />
Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 281