O TEMPO NA DIREÃÃO DO TRATAMENTO
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synchronique. Il y a un troisième facteur<br />
qui résulte de leur logique de réunion.<br />
C’est un facteur qui est d’un autre ordre<br />
puisque c’est l’événement de cette perte<br />
de jouissance où le vivant est pris dans le<br />
logo. Une remarque : la prise du signifiant,<br />
n’est-ce pas ce qui situe et fonde, dans le<br />
champ du réel, l’idée même de la liberté ?<br />
Pensons à la différence entre le<br />
comportement animal et celui humain<br />
face au réel. C’est donc l’essentiel de la<br />
synchronie, le trou et l’objet, qui<br />
engendre le temps du sujet mais aussi du<br />
vivant – du vivant humain. Comme<br />
Lacan le dit dans la Conférence de<br />
Genève « il n’y a de logique que chez un<br />
vivant humain 103 », parce que, me<br />
semble-t-il, seul le vivant humain fait rentrer<br />
de la logique parmi ses normes<br />
vitales, normes, il faut le souligner,<br />
toujours aussi singulières. Rappelons-nous<br />
que l’aliénation se qualifie par le fait que<br />
l’être du vivant/sujet y est pris. Il s’agit de<br />
l’être qui figure soit au départ des travaux<br />
de Lacan, par exemple dans la Causalité<br />
psychique, soit à la fin avec le terme de<br />
parlêtre et les nœuds.<br />
Je n’ai pas le temps pour approfondir la<br />
question, sur laquelle je me suis souvent<br />
interrogé, du statut des deux signifiants<br />
qui produisent l’aliénation. Il s’agirait de<br />
savoir si ce sont des signifiants<br />
quelconques ou pas, et quel est leur lien<br />
au réel ou à son champ. En effet<br />
l’aliénation me semble vouloir rendre<br />
compte d’un moment de ‘trouage’ où<br />
symbolique et réel se prennent l’un dans<br />
un trou de l’autre. Dans quelle mesure<br />
« la liberté » dans le choix aliénant<br />
pourrait être un signifiant<br />
« quelconque » ? Je veux seulement<br />
souligner que Lacan, dans Position de<br />
l’inconscient, les suspend au fait que ces<br />
signifiants « s’incarnent plus<br />
personnellement dans la demande ou<br />
dans l’offre 104 », phrase à mon sens très<br />
importante à déchiffrer mot à mot.<br />
Je développerai seulement deux points :<br />
103<br />
LACAN, J. Conférence de Genève sur le<br />
symptôme 1975, texte inédit.<br />
104<br />
LACAN, J. « Position de l’inconscient », Écrits,<br />
op. cit., p.841<br />
- Premièrement, puisque dans l’aliénation<br />
la liberté entre en jeu en premier<br />
terme comme signifiant, et signifiant<br />
veut dire « tout ou rien », cela implique<br />
que la liberté de l’aliénation est « La »<br />
liberté. Ce n’est pas la signification de la<br />
liberté dont j’ai parlé avant et donc ce<br />
n’est pas banal qu’aliénation et séparation<br />
l’entament, la rendent si je puis dire, pas<br />
toute.<br />
- Deuxièmement, Lacan situe quand<br />
même le temps de la liberté comme libération,<br />
comme mouvement<br />
original/diachronique, au niveau de la<br />
séparation et de la torsion que celle-ci<br />
suppose et qui donne commencement au<br />
temps du désir. Il la situe précisément<br />
comme tentative de « se libérer de l’effet<br />
aphanisique du signifiant binaire 105 », en<br />
tant que celui-ci est le point du<br />
refoulement primordial, donc du trou.<br />
J’ai insisté sur la synchronie et sur<br />
l’importance de la présence en elle de<br />
l’objet parce que c’est ce qui nous permet<br />
de situer par exemple la manie, avec son<br />
vécu temporel, comme « réalisation »<br />
(retour dans le réel) de « La » liberté par<br />
refus de l’inconscient et de l’objetmanque.<br />
Cela nous permet aussi<br />
d’évoquer le côté plutôt maniaque de<br />
l’usage de l’objet-liberté dans notre<br />
temps, que je mentionnais précédemment.<br />
Par rapport à cela, j’évoque en passant<br />
les résonances temporelles d’une notion<br />
lacanienne comme celle du sérieux, lu en<br />
rapport avec la série. Le sérieux fait série<br />
parce qu’il prend au sérieux la série. Il<br />
opère avec la série, comme dans l’analyse,<br />
il y a de l’opération, de l’acte et donc un<br />
certain dire. C’est bien la condition, me<br />
semble-t-il, pour pouvoir localiser<br />
paradoxalement, pour traiter<br />
sérieusement même les éléments qui<br />
restent hors série.<br />
Avant de conclure je dois mentionner<br />
deux autres types de « synchronie », ou<br />
d’analyse du temps au présent, qui à mon<br />
sens sont très importants pour notre<br />
105<br />
LACAN, J. Le Séminaire Livre XI, Les quatre<br />
concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Seuil<br />
1973, p.200.<br />
Heteridade 7<br />
Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 69