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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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Ce savoir nouveau suscita d'abord une<br />

surprenante angoisse.<br />

Comme pour un patient schizophrène<br />

de Lacan, notre patient se trouvait lui<br />

aussi au pied du mur de devoir assumer<br />

le manque fondamental qui le<br />

constituait ; un abime s'était ouvert.<br />

Du coup, le sujet comme l'analyste s'en<br />

trouvèrent quelque peu désupposés.<br />

2. La destitution subjective : Où le sujet<br />

se barre, où le corps fuit :<br />

Jusque là, il aurait pu ne s'agir que d'un<br />

épisode supplémentaire des surprises du<br />

manque, de l'Inconscient, dans la cure,<br />

s'il n'avait eu pour conséquence une<br />

brisure subjective durable qui me semble<br />

avoir sonné le premier coup de cloche –<br />

non pas du délire - mais du deuil de<br />

l'objet (a).<br />

Comment ? Au-delà de l'angoisse, ce<br />

patient put apercevoir un autre versant<br />

de la faille : Non seulement la solution<br />

par le manque, entrevue, lui échappait,<br />

mais surtout il aperçut qu'elle comportait<br />

chez lui un refus ultime ; comme un<br />

pousse à s’accrocher, à son insu, à la<br />

jouissance qui ne convenait pas. Son<br />

sentiment étant d'un : « plutôt ce que j'ai<br />

toujours connu que cet inconnu là ». «<br />

Cet inconnu là » le renvoyant à l'Autre<br />

barré, aux partenaires qui l'incarnaient,<br />

l'analyste compris.<br />

L'autre versant de la faille révélait donc<br />

son être de refus ; refus de céder quelque<br />

chose qu'il méconnaissait !<br />

C'est ce moment qui fonctionna<br />

comme une brisure subjective, avec l’apparition<br />

irrépressible d'un émoi, d'un affleurement<br />

de larmes, comme une fuite<br />

corporelle, qui dura plusieurs mois. Cette<br />

émotion le submergeant aussi bien dans<br />

les séances d'analyse qu'entre les séances,<br />

dès que sa pensée approchait cette faille<br />

et ce refus destituants : « Le sujet se barre<br />

» disait Lacan dans Encore à propos des<br />

larmes, lorsqu'on vous marche sur le<br />

pied. J'ajouterai que c'est aussi bien le<br />

corps qui fuit – celui qui nous est donné<br />

par l'ics. Lacan ne disait-il pas : « L'émoi<br />

dans les rapports du désir et de<br />

l'angoisse, n'est rien d'autre que le a luimême<br />

».<br />

Bien sûr, comme tout affect, la portée<br />

de cet émoi demeure critiquable : Nous<br />

retrouvons en effet cette émotion larmoyante<br />

à toutes les étapes d'une analyse,<br />

et dans toutes les structures cliniques. Je<br />

pense à ces analysant(e)s, au temps des<br />

préliminaires, qui manifestent cette émotion<br />

dans le transfert, alors qu'ils avaient<br />

pensé aux mêmes choses et sans émotion<br />

dans la salle d'attente. Temps où il faut<br />

bien trier ceux qui seraient susceptibles<br />

ou non de faire le deuil de l'objet a.<br />

Pensons aussi à ces patients<br />

psychotiques, paraissant solidement<br />

désaffectés, qui se trouvent soudain<br />

arrêtés, voire submergés d'une apparente<br />

émotion, d'approcher un « je »<br />

impossible à assumer ; c'est toujours au<br />

point où « ils risquent de ne plus pouvoir<br />

nier les sensations fausses d'un corps<br />

qu'ils ne peuvent reconnaître » ; ils ne<br />

peuvent d'ailleurs généralement rien en<br />

dire. Les schizophrènes sont exemplaires<br />

à cet égard ; ces patients qui eux ne<br />

pourront pas faire le deuil de l'objet a.<br />

C'est ce temps me semble-t-il qui<br />

ouvrit la voie de la séparation, c'est à dire<br />

du deuil de l'objet (a).<br />

Pourtant, chez notre analysant, l'émotion<br />

et sa durée dans le transfert ne suffiraient<br />

toujours pas à affirmer qu'il s'agissait<br />

bien d'une entrée dans ce temps de la<br />

fin Lacanienne.<br />

Le deuil de l'objet a, entamé :<br />

Comme nous en avons l'habitude, ce<br />

sont les suites, l'après coup, qui imprimèrent<br />

à ce temps sa dimension de réel,<br />

de deuil de l'objet (a).<br />

Le plus sûr de son être se révélait pour<br />

cet analysant dans les traces de l'abject,<br />

du plus improbable pour son moi.<br />

La réduction de l'analyste à la<br />

tournante des objets pulsionnels<br />

auxquels le sujet s'équivalait, était déjà<br />

bien entamée.<br />

C'est ainsi que l'analyste se présenta<br />

comme reste en tant que voix muette,<br />

quasi surmoïque, qui ne disait rien et<br />

poussait à dire ;un pousse à sonoriser<br />

l’analyste, à le faire consister au gré de<br />

son fantasme. L'analyste avait fonctionné<br />

en creux, n'ayant renvoyé que l'écho de<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 186

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