O TEMPO NA DIREÃÃO DO TRATAMENTO
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question à propos du temps du sujet de<br />
l’inconscient et son rapport à la liberté.<br />
Le premier se rattache à l’usage que Lacan<br />
fait des catégories de la logique<br />
modale. Il s’agit d’un type de logique qui<br />
n’implique pas l’universel de la même<br />
façon que d’autres logiques). Les termes<br />
de nécessaire, possible, contingent,<br />
impossible, sont traduits par Lacan en<br />
termes de « cesser » ou « ne pas cesser » de<br />
s’écrire. L’implication temporelle de<br />
termes qui disent le rapport avec<br />
l’existant par les expressions de « cesser »<br />
ou de «ne pas cesser… » est évidente. Le<br />
« cesser de… » scande et qualifie le<br />
rapport avec l’événement et l’acte<br />
comme sortant de deux éternités, l’une<br />
d’inclusion (le nécessaire), l’autre d’exil<br />
(l’impossible). On ne sait pas quelle peut<br />
être la plus infernale, la sortie par ce qui<br />
existe comme cessation, comme<br />
possibilité ou comme contingence. Là<br />
aussi, à propos de la subjectivité de notre<br />
époque, nous pouvons nous demander<br />
quel peut être le rapport au temps de<br />
quelqu’un qui pour aller au-delà du<br />
nécessaire voudrait connaître et pratiquer<br />
seulement le possible (par exemple la<br />
technique, avec son côté destructeur :<br />
cesser de s’écrire), tandis que par ailleurs<br />
serait forclose l’impossibilité (inhérente<br />
aux choses de l’amour et à l’exil du<br />
rapport sexuel) ? On peut observer sa<br />
tendance à s’assurer : s’assurer de la<br />
possibilité, avec ses conséquences<br />
d’angoisse, et s’assurer contre la<br />
contingence. On s’assure contre la contingence,<br />
c'est-à-dire contre la rencontre<br />
et contre ce qu’elle implique de toujours<br />
raté, perdu, mais qui est la seule voie de<br />
réussite et de satisfaction. Et par rapport<br />
à l’espoir, notion et affect temporels, s’il<br />
y en a, rappelons que Lacan nous met en<br />
garde contre dans « Télévision 106 » en<br />
disant que cela amène les gens au suicide.<br />
Il me semble pouvoir dire que Lacan<br />
parle là de l’espoir qui se voudrait fondé<br />
sur la possibilité et non pas d’un espoir<br />
qui existe quand même, fondé sur une<br />
contingence et sur l’impossibilité.<br />
106<br />
LACAN, J. Autres écrits, op. cit,. p. 509.<br />
Pour ce qui est de la nécessité, je reprends<br />
plus longuement ma citation<br />
précédente de la Conférence de Genève :<br />
«Jusqu’à un certain point, on<br />
conclut toujours trop tôt. Mais ce<br />
trop tôt est simplement l’évitement<br />
d’un trop tard. Cela est tout à fait<br />
lié au fin fond de la logique. L’idée<br />
du tout, de l’universel, est déjà en<br />
quelque sorte préfigurée dans le<br />
langage. Le refus de l’universalité<br />
est esquissé par Aristote, et il le rejette,<br />
parce que l’universalité est<br />
l’essentiel de sa pensée. Je puis<br />
avancer avec une certaine vraisemblance<br />
que le fait qu’Aristote le rejette<br />
est l’indice du caractère en fin<br />
de compte non nécessité de la logique.<br />
Le fait est qu’il n’y a de logique<br />
que chez un vivant humain.»<br />
Pourquoi ne pas essayer de formuler,<br />
après « la liberté ou la vie », « la liberté ou<br />
le temps » ? Et encore, « la vie ou le<br />
temps », où par un glissement la liberté<br />
se trouverait du même côté de la vie ?<br />
En relation avec l’impossibilité (du<br />
rapport sexuel) je cite brièvement :<br />
«N’est vrai que ce qui a un sens.<br />
Quelle est la relation du Réel au<br />
vrai? Le vrai sur le Réel, si je puis<br />
m’exprimer ainsi, c’est que le Réel,<br />
le Réel du couple ici n’a aucun<br />
sens. Ceci joue sur l’équivoque du<br />
mot sens. Quel est le rapport du<br />
sens à ce qui, ici, s’écrit comme<br />
orientation ? On peut poser la<br />
question, et on peut suggérer une<br />
réponse, c’est à savoir que c’est le<br />
temps. »<br />
C’est dans ce sens que plus haut j’ai<br />
souligné deux fois le caractère orienté de<br />
deux facteurs de la question de la liberté<br />
au niveau du champ du réel.<br />
A lire Lacan, le fait s’impose que dans<br />
les dernières années, il a commencé à<br />
utiliser de façon continue le vocabulaire<br />
de la liberté : libérer, libre, etc., mais non<br />
pas appliqué au sujet, ni à l’Autre, ni à<br />
l’homme. Il l’a appliqué à l’être, à cette<br />
nouvelle manière de rendre compte de<br />
l’être parlant dans l’expérience analytique<br />
qui consistait à travailler avec les nœuds<br />
Heteridade 7<br />
Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 70