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O TEMPO NA DIREÇÃO DO TRATAMENTO

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mande le mot de la fin, elle mi-dit. Cependant<br />

son insistance réitérée ouvre un<br />

aperçu sur la présence de la cause innommable<br />

qui l’anime. Lacan n’en faisait pas<br />

encore un savoir de l’impossible, au<br />

contraire : « savoir vain d’un être qui se<br />

dérobe 33 », c’était son verdict en 1967.<br />

La deuxième avancée vers le réel fait un<br />

pas de plus en convoquant l’impossible à<br />

écrire. Cela annonce une passe et une<br />

conclusion de fin par démonstration logique<br />

de l’impossible, le postulat étant<br />

que via le dire analytique quelque chose<br />

s’écrit, cesse de ne pas s’écrire. C’est la<br />

définition de la contingence. L’expression<br />

marque que l’analyse n’explore pas<br />

seulement, comme on le croit parfois, du<br />

déjà là, mais produit de l’inédit, qui s’écrit<br />

enfin.<br />

Qu’est-ce donc ? Il y a beaucoup de<br />

formules, je n’en retiens qu’une qui les<br />

condense toutes : ce qui cesse de ne pas<br />

s’écrire, c’est le Un, sous toutes ses<br />

formes : Un de l’Un dire du parlêtre, Un<br />

de la jouissance phallique, c’est-à-dire<br />

châtrée, « qui du sujet fait fonction 34 », et<br />

même Un de l’objet.<br />

Le « y a d’l’Un », de l’Un et rien d’autre,<br />

qui est d’ailleurs équivalent à « y a la castration<br />

», c’est ce qu’écrit une analyse.<br />

Elle n’a pas d’autre produit. Cette contingence<br />

qui fait trace insistante du Un démontre<br />

indirectement l’impossible<br />

d’écrire le deux qui serait du sexe, le deux<br />

qu’il n’y a pas, qui « ne cesse pas de ne<br />

pas s’écrire » aussi « inaccessible » que le<br />

2 de la série des nombres entiers, celui du<br />

« y a pas de rapport sexuel ». Tel est le<br />

réel « propre » au chiffrage de l’inconscient.<br />

Sa démonstration ne se fait<br />

pas sur le papier mais dans la cure. Démonstration<br />

spéciale par insistance du<br />

Un, et qui dure jusqu’à ce que ce Un réitéré<br />

vaille pour la démonstration du<br />

deux impossible. Je pourrais dire que<br />

c’est une passe au Un et rien d’autre,<br />

pour reprendre l’expression de Lacan, ou<br />

aussi une passe « au pas de deux », avec<br />

l’équivoque de l’expression.<br />

33<br />

LACAN, J. « Note italienne », Autres écrits, op.<br />

cit., p. 254<br />

34<br />

LACAN, J. « …Ou pire », Autres écrits, op. cit., p.<br />

551.<br />

Et puis troisièmement, il y a l’inconscient<br />

réel qui est autre chose, qui ne se<br />

démontre pas au terme d’un long processus,<br />

mais qui se manifeste, qui s’impose.<br />

Il a son gîte dans la lalangue, et ne relève<br />

pas de l’approche structurale qui le précède<br />

dans l’enseignement de Lacan. On<br />

le rencontre hors analyse dans toutes les<br />

formations langagières de l’inconscient<br />

mais sans savoir qu’il est réel. C’est dans<br />

l’analyse, et dans l’analyse seulement,<br />

avec des effets qui sont d’affects, que ces<br />

épiphanies langagières sont réduites, audelà<br />

du travail de transfert, à l’absurde du<br />

hors sens.<br />

Cet inconscient, qui manifeste combien<br />

le langage travaille tout seul, sans sujet,<br />

est doublement réel : ses Uns sont hors<br />

chaîne donc hors sens, et ils sont passés<br />

dans le champ de la substance jouissante.<br />

Il est irréductible et imprenable, les effets<br />

de la lalangue dépassant, comme dit Lacan,<br />

tout ce que le sujet peut en savoir.<br />

L’inconscient-lalangue est impossible à<br />

savoir, il ex-siste à l’inconscient-langage<br />

qui est l’inconscient situé « de son déchiffrage<br />

35 », lequel isole certes un essaim de<br />

uns, mais toujours à titre hypothétique et<br />

partiel, « élucubration » dit Lacan.<br />

Dans les trois cas, nous avons un principe<br />

de conclusion par un réel. Celui de<br />

l’impossible à dire pour la passe à l’objet,<br />

celui de l’impossible à écrire pour la<br />

passe au réel « propre » à l’inconscient,<br />

celui du hors sens pour la passe au réel<br />

tout court.<br />

L’autre variable<br />

Alors faut-il dire que dans les trois cas,<br />

le temps qu’il faut pour mener une analyse<br />

à son terme et que l’on trouve si<br />

long, est un temps épistémique d’accès à<br />

la conclusion par le réel ? Sûrement pas.<br />

Et dès 1949 avec la notion du « temps<br />

pour comprendre », inanticipable car il<br />

ne se réduit jamais à la seule intellection,<br />

Lacan avait marqué la place de ce que<br />

j’appelle aujourd’hui la variable non logique.<br />

Elle est parfaitement évidente<br />

quand il s’agit de l’inconscient réel. Je<br />

crois avoir montré à propos de la pre-<br />

35<br />

LACAN, J. Le Séminaire Livre XX, Encore, Paris,<br />

Seuil, 1975, p. 127.<br />

Heteridade 7<br />

Internacional dos Fóruns-Escola de Psicanálise dos Fóruns do Campo Lacaniano 39

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