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Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française

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IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P 25<br />

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[80] Le profil des patients concernés est centré sur les pathologies neurologiques, les personnes<br />

âgées avec des pathologies et une forte dépendance ainsi que des personnes handicapées. Il s’agit,<br />

par exemple, de patients qui n’ont pas besoin de soins techniques lourds mais présentent des polypathologies<br />

qui décompensent régulièrement, de patients diabétiques nécessitant des soins<br />

infirmiers ou de patients grabataires avec un « nursing » lourd qui font des allers retours en<br />

hospitalisation.<br />

[81] Pour ces patients très lourds qui justifient des soins très intenses, la prise en charge en SSIAD<br />

n’est pas toujours bien adaptée sur le plan de la qualité. Pour certains patients, cela conduit à des<br />

ré-hospitalisations fréquentes. En tout état de cause, ces patients vont générer des charges très<br />

supérieures aux recettes et déséquilibrer la situation financière du SSIAD. Mais ces patients ne<br />

peuvent pas non plus être accueillis en <strong>HAD</strong> car ils ne correspondent pas aux indications de prise<br />

en charge, par exemple parce qu’ils ont des durées de séjour trop longues ou une charge en soins<br />

trop limitée.<br />

[82] Des études concernant les patients lourds des SSIAD ont été menées, notamment dans le cadre<br />

d’un groupe de travail mis en place en 2006 associant, sous l’égide du cabinet du ministre, les<br />

directions centrales concernées (DHOS, DGAS, DSS), un représentant de la conférence des ARH<br />

et les représentants des structures concernées (FNE<strong>HAD</strong>, UNADMR, FEHAP, FHF, UNASSI,<br />

UNA). Dans ce cadre, a été menée une étude sur les patients lourds en SSIAD. Ces travaux ont fait<br />

apparaître des déséquilibres dans le financement des SSIAD qui avaient pour origine l’inadéquation<br />

des tarifs du fait de l’hétérogénéité des coûts de prise en charge. Ils ont fait apparaitre aussi la<br />

difficulté de dégager des groupes identifiés de patients ; les variations dans le coût des prises en<br />

charge s’expliquant d’abord par le niveau de dépendance, l’incontinence fécale ou urinaire, une<br />

prise en charge en kinésithérapie en plus de l’intervention du SSIAD, la présence d’une aide<br />

technique (lit médical, fauteuil roulant), le recours aux soins infirmiers (en particulier en cas de<br />

nutrition entérale, d’escarres, de diabète etc..) 8 . A partir de ces travaux devrait être engagée une<br />

réforme du mode de financement des SSIAD pour allouer les ressources aux structures en fonction<br />

des besoins des patients et faire en sorte que les patients lourds soient correctement tarifés. <strong>La</strong> mise<br />

en œuvre de cette reforme, qui serait étalée dans le temps, interviendrait à partir de 2011.<br />

[83] Outre la question d’un vide dans le dispositif de prise en charge, l’articulation entre <strong>HAD</strong> et<br />

SSIAD se heurte à un problème de mutualisation des ressources humaines, notamment le temps de<br />

travail des aides soignants qui sont employés par les deux types de structures (<strong>HAD</strong> et SSIAD). En<br />

effet il n’y a pas de possibilité de prise en charge commune et simultanée d’un même patient par les<br />

deux types de structures (assorti d’une réfaction de l’un ou l’autre des tarifs) alors que cette<br />

possibilité existe pour les EHPAD, moyennant une minoration des GHT. Cela rend plus difficile<br />

l’intervention des personnels de SSIAD en <strong>HAD</strong>. En tout état de cause cela ne facilite pas le<br />

transfert des malades d’un SSIAD vers l’<strong>HAD</strong> puisqu’il n’est pas possible de garder la même<br />

équipe. Cette question est particulièrement sensible pour la prise en charge des soins palliatifs mais<br />

aussi dans les zones les plus isolées et rurales.<br />

[84] Dans la dernière période des initiatives ont été prises pour faciliter la mutualisation des<br />

ressources. Des travaux sont en cours pour élaborer des conventions-types et favoriser des prises en<br />

charge coordonnées. Au moment où est intervenue la mission, une circulaire conjointe<br />

DGOS/DGCS était en cours de préparation pour encadrer les relations <strong>HAD</strong>-SSIAD et notamment<br />

les conventions de mise à disposition.<br />

8 Karine Chevreul –URC eco Idf « Les patients en servie de soins infirmiers à <strong>domicile</strong> (SSIAD). Le cout de leur prise en<br />

charge et ses déterminants ». <strong>La</strong> documentation française septembre 2009.

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