Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française
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IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P 51<br />
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2.3.2. Des dynamiques territoriales liées en grande partie aux acteurs<br />
[228] Au final, le rôle joué par les autorités régionales dans le développement de l’<strong>HAD</strong> s’avère<br />
relativement limité. Dans le meilleur des cas, elles ont encouragé des projets et facilité les<br />
coopérations. A l’inverse, d’autres ont limité le nombre de sites et, dans certains cas, freiné le<br />
développement de l’offre régionale. Dans tous les cas, l’impact de ces décisions semble mineur par<br />
rapport au levier tarifaire et, surtout, au poids des acteurs. Ainsi, dans le <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon,<br />
c’est avant tout l’incapacité – ou le refus – des titulaires d’autorisations à les mettre en œuvre qui a<br />
entravé le développement de l’<strong>HAD</strong>.<br />
[229] Paris et sa banlieue, l’agglomération lyonnaise, Bordeaux, la Haute-Vienne… : si ces zones<br />
présentent un fort taux de recours à l’<strong>HAD</strong>, c’est d’abord parce qu’y opèrent des établissements<br />
implantés de longue date, véritables « moteurs » de l’offre régionale. A l’inverse, la plupart des<br />
acteurs du <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, en particulier les hôpitaux, se désintéressaient de l’<strong>HAD</strong> jusqu’à<br />
peu.<br />
[230] Dans ces dynamiques territoriales, l’importance de l’offre de soins ne joue pas non plus un rôle<br />
essentiel. <strong>La</strong> comparaison entre le Limousin et le <strong>La</strong>nguedoc-Roussillon, où cette offre est de<br />
niveau similaire, montre que c’est avant tout la volonté et l’ancienneté des opérateurs qui détermine<br />
le développement de l’<strong>HAD</strong>, la politique régionale ne jouant qu’un rôle plus ou moins facilitateur.<br />
3. ASSURER LE DEVELOPPEMENT DE L’<strong>HAD</strong> DE FAÇON MAITRISEE ET<br />
DIFFERENCIEE<br />
3.1. L’<strong>HAD</strong> constitue une réponse potentiellement adaptée à certains besoins<br />
sanitaires, sociaux et financiers<br />
3.1.1. Une réponse à la demande sociale de prise en charge à <strong>domicile</strong>, sous certaines<br />
conditions médicales et socio-familiales<br />
[231] L’<strong>HAD</strong> répond à une demande générale et croissante de prise en charge à <strong>domicile</strong> 22 . Etre<br />
soigné à <strong>domicile</strong> constitue en effet, pour l’immense majorité des malades, un confort moral et<br />
matériel indéniable. Cette « demande de <strong>domicile</strong> » s’exprime très fortement pour les soins<br />
palliatifs, une forte majorité de français déclarant vouloir mourir à <strong>domicile</strong>, alors qu’actuellement,<br />
moins d’un tiers y décède. Pour les aidants, l’<strong>HAD</strong> évite de supporter les inconvénients de<br />
l’hospitalisation classique : trajets <strong>domicile</strong>-hôpital, ticket modérateur, forfait journalier,<br />
promiscuité... Par rapport aux formes plus « légères » de prise en charge à <strong>domicile</strong>, elle apporte<br />
une aide matérielle et psychologique notable.<br />
[232] Ces tendances devraient s’amplifier à l’avenir sous l’impact du vieillissement. Comme le<br />
souligne le HCAAM, le vieillissement engendre en effet une augmentation des maladies<br />
chroniques et de la dépendance qui impose une transformation de l’offre de soins en faveur, en<br />
autres, des prises en charge à <strong>domicile</strong> 23 .<br />
22 L’<strong>HAD</strong> s’inscrit ainsi dans un continuum de prise en charge qui va jusqu’au « maintien à <strong>domicile</strong> » en passant par les<br />
« soins à <strong>domicile</strong> ».<br />
23 « […] mobiliser une partie de l’existant pour le faire évoluer, [...], vers une offre hospitalière diversifiée en médecine<br />
gériatrique, en services de soins de suite ou d’<strong>HAD</strong>, et vers une offre médico-sociale à la fois plus complète (à <strong>domicile</strong><br />
et en établissement) et plus dense ». Avis du HCAAM, « Vieillissement, longévité et assurance maladie », avril 2010.