Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française
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IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P 39<br />
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[152] Sans sous-estimer ces avantages, la mission a constaté que bon nombre d’<strong>HAD</strong> entretenaient<br />
des relations complexes, voire conflictuelles, avec leurs partenaires libéraux, en particulier les<br />
infirmiers. Dans certains cas, l’intervention du personnel libéral conduirait à une forte<br />
augmentation des prestations paramédicales. D’une façon générale, le recours à des intervenants<br />
libéraux complique la continuité des soins, obligeant à un effort accru en matière de partage de<br />
l’information et de coordination. Seules les <strong>HAD</strong> les plus importantes, disposant d’une<br />
coordination médicale et paramédicale étoffée, semblent ainsi en mesure d’assurer une continuité<br />
des soins optimale en ne recourant qu’à du personnel libéral.<br />
[153] Enfin, pour les personnels libéraux, collaborer avec l’<strong>HAD</strong> permet d’élargir la gamme des<br />
interventions et de réaliser des actes parfois très techniques. Cela permet aussi - et surtout – de<br />
compléter et prolonger la prise en charge, en évitant le transfert du patient vers un établissement de<br />
santé. Toutefois, la mission a pu constater que cette collaboration était parfois vécue comme une<br />
« ingérence » de l’hôpital dans le monde ambulatoire qui se sent, à tort ou à raison, « dépossédé »<br />
de ses patients. De fait, adopter les procédures et les protocoles de soins de l’<strong>HAD</strong> nécessite un<br />
effort que certains intervenants libéraux ne souhaitent ou ne peuvent pas fournir, faute notamment<br />
de formation.<br />
1.5.1.3. Des systèmes d’information qui, en général, ne permettent pas d’assurer<br />
un pilotage et un partage de l’information satisfaisants, notamment pour<br />
la tenue du dossier patient<br />
[154] L’<strong>HAD</strong> ayant pour mission d’assurer des soins complexes et coordonnés, le partage de<br />
l’information y joue un rôle crucial.<br />
[155] <strong>La</strong> diversité des acteurs et l’éloignement du patient rendent pourtant ces échanges<br />
particulièrement compliqués. <strong>La</strong> mission a ainsi pu constater que, sauf exception, l’informatisation<br />
des processus de soins est encore peu développée. Ces lacunes sont particulièrement flagrantes et<br />
problématiques s’agissant du dossier patient qui, la plupart du temps, se trouve morcelé entre,<br />
d’une part un « dossier structure » partiellement informatisé et, d’autre part, un « dossier chevet »<br />
où les différents intervenants consignent leurs observations et actes, obligeant le personnel salarié à<br />
des double voire triple saisies afin d’assurer la continuité des soins. Les systèmes d’information<br />
utilisés pour le pilotage de l’<strong>HAD</strong> s’avèrent également très insuffisants. Qu’il s’agisse de<br />
comptabilité analytique ou de planification des interventions, la mission n’a que très rarement<br />
rencontré des gestionnaires disposant d’outils performants.<br />
[156] Dans ce domaine, comme dans celui de la coordination des soins, le déploiement de SI<br />
adéquats se heurte à des problèmes de plusieurs natures :<br />
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les dispositifs sont coûteux (logiciels et des équipements) en raison de la faible taille du<br />
marché et de la fragmentation de l’offre ; ce coût est particulièrement dissuasif pour les<br />
« petites <strong>HAD</strong> », c'est-à-dire l’immense majorité d’entre elles ;<br />
sur le plan technique, l’informatisation du <strong>domicile</strong> pose le problème de l’accès aux<br />
réseaux (filaire, 3G, satellite…) dans certaines zones rurales éloignées ; par ailleurs, les<br />
logiciels utilisés atteignent rarement les standards requis en matière de performance,<br />
d’interopérabilité et, même pour certains, de sécurité ;<br />
enfin, un certain nombre d’utilisateurs (en particulier les intervenants libéraux) mais aussi<br />
de patients éprouve des réticences face à des procédures perçues, à tort ou à raison, comme<br />
contraignantes.<br />
[157] Au final, comme le soulignait la FNE<strong>HAD</strong> dans son « Livre blanc des SI en <strong>HAD</strong> » publié<br />
en juin 2009, il existe un écart important entre, d’une part, les enjeux stratégiques de cette question<br />
et, d’autre part, le faible niveau d’informatisation des structures d’<strong>HAD</strong> et une offre du marché<br />
encore perfectible.