Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française
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IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P 5<br />
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[11] Depuis 2005, l’<strong>HAD</strong> bénéficie d’un système de tarification à l’activité (T2A) qui, en<br />
combinant des modes de prise en charge (24 MPC différents), le degré de dépendance du patient et<br />
la durée du séjour, permet de classer ce dernier dans un groupe homogène de tarifs (GHT). Faute<br />
de données provenant d’un échantillon représentatif, ces tarifs ont été calculés à partir des coûts<br />
transmis par trois établissements (les plus importants). Ce dispositif a permis un fort<br />
développement de l’<strong>HAD</strong> et assuré le bon équilibre économique des structures, notamment pour les<br />
plus grandes, malgré une faible évolution des tarifs depuis 5 ans.<br />
[12] Les 5 contrôles réalisés par l’assurance maladie à titre expérimental en 2009 ont cependant fait<br />
apparaître un grand nombre de difficultés : seuls 36% des séjours ne comportaient aucune<br />
anomalie. Ces problèmes résultent des lacunes du système tarifaire et notamment des grandes<br />
marges d’interprétation qu’il laisse, malgré les corrections réalisées récemment (définition et<br />
association des MPC notamment). Une étude nationale des coûts a été lancée en 2009 pour corriger<br />
ces défauts. Au vu des données qui lui ont été fournies, la mission a constaté que les tarifs sont<br />
largement déconnectés de la qualité, de la lourdeur et des coûts de prise en charge, ce qui fait peser<br />
des risques de dérives (rentes et sélection de patients).<br />
[13] Au niveau régional, les SROS 3 ont accordé une place variable à l’<strong>HAD</strong> (sur le plan qualitatif<br />
et quantitatif), sans réelle évaluation préalable des besoins, sauf exception. L’<strong>HAD</strong> occupe une<br />
place limitée dans les schémas régionaux d’organisation sanitaire (SROS) des 5 régions que la<br />
mission a étudiées, en rapport avec son poids dans l’offre de soins. Dans ces régions, les politiques<br />
d’autorisation ont été plus ou moins actives (de 0 à 11 nouveaux établissements), en fonction des<br />
SROS et des candidatures reçues. De fait, le rôle joué par les autorités régionales s’avère<br />
relativement limité par rapport au levier tarifaire et, surtout, au dynamisme (ou non) des opérateurs.<br />
3. ASSURER LE DEVELOPPEMENT DE L’<strong>HAD</strong> DE FAÇON MAITRISEE ET<br />
DIFFERENCIEE<br />
[14] L’<strong>HAD</strong> répond à une demande générale et croissante de prise en charge à <strong>domicile</strong>, de la part<br />
des patients comme des aidants. Cette tendance devrait s’amplifier à l’avenir sous l’impact du<br />
vieillissement : outre le bien être du malade, le maintien à <strong>domicile</strong> permet en effet d’éviter la<br />
désocialisation des personnes âgées et plus généralement des personnes fragiles. L’impact positif<br />
de l’<strong>HAD</strong> sur la santé mériterait cependant d’être investigué pour améliorer la qualité et<br />
l’efficience de la prise en charge.<br />
[15] D’un point de vue médico-économique, l’<strong>HAD</strong> présente la caractéristique de faire prendre en<br />
charge, par les ménages, les coûts non directement liés aux actes médicaux et paramédicaux. Le<br />
coût d’une journée d’<strong>HAD</strong> est donc plus faible que celui d’une journée d’hospitalisation complète.<br />
Il convient, par ailleurs, de noter que ne sont pas inclus dans les charges de l’<strong>HAD</strong> les coûts liés<br />
aux plateaux techniques. L’intérêt médico-économique de l’<strong>HAD</strong> doit cependant s’apprécier par<br />
rapport à la trajectoire complète des patients. Une prise en charge en <strong>HAD</strong> peut ainsi être nettement<br />
plus longue. Elle peut aussi se substituer à des soins ambulatoires et non à une hospitalisation<br />
complète. Ces questions mériteraient donc d’être approfondies pour optimiser la place de l’<strong>HAD</strong><br />
dans les parcours de soins.