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Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française

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IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P 35<br />

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[123] Malgré l’importance de l’activité de soins palliatifs, les décès en <strong>HAD</strong> sont relativement peu<br />

fréquents, 8% des séjours et a régressé depuis 2000 (12%). Ceci serait lié à la fréquence des<br />

réhospitalisations en toute fin de vie, ainsi que cela nous a été expliqué lors de nos visites. Si<br />

l’approche du décès peut entrainer une réhospitalisation à la demande de l’entourage voire du<br />

médecin traitant pour des raisons psychologiques légitimes, elles devraient rester exceptionnelles<br />

pour des raisons techniques. Cependant, ce taux national recouvre des réalités très contrastées, avec<br />

pour certains <strong>HAD</strong> un taux beaucoup plus élevé de décès, 25% par exemple pour l’<strong>HAD</strong> de la<br />

Creuse.<br />

[124] On dénombre, par ailleurs, un peu moins de 62 000 journées d’<strong>HAD</strong> avec ce Mode de Prise<br />

en charge Associé (MPA), les MPP étant essentiellement les traitements intra veineux (55%),<br />

l’assistance respiratoire (33%) et la nutrition parentérale (10%). Les diagnostics principaux sont les<br />

pathologies cancéreuses, les soins palliatifs, les maladies du neurone moteur et l’insuffisance<br />

respiratoire chronique. Cette évolution est conforme au plan national « soin palliatif » qui préconise<br />

le développement de la prise en charge de la fin de vie au <strong>domicile</strong> désiré par 70% des français et<br />

accessible pour 30% d'entre eux seulement.<br />

[125] Dans l’ensemble du dispositif permettant la prise en charge de la fin de vie au <strong>domicile</strong>,<br />

l’<strong>HAD</strong> a toute sa place en complément coordonné des soins de ville et des réseaux de santé en<br />

assurant les prises en charge dont l’intensité n’est pas compatible avec les autres modalités.<br />

1.4.2.2. Un développement difficile des prises en charges gérontologiques<br />

[126] Les personnes très âgées ne représentent qu'une partie relativement faible de la patientèle des<br />

services d'hospitalisation à <strong>domicile</strong>. L’âge moyen des patients pris en charge en <strong>HAD</strong> augmente,<br />

passant de 61,7 ans en 2006 à 63,3 ans en 2008. Les personnes âgées de plus de 65 ans totalisent<br />

4 séjours sur 10 et les seules personnes de 80 ans ou plus, 14%. Mais proportionnellement, les<br />

personnes âgées de 65 ans ou plus étaient plus nombreuses en 2000 : 48% versus 39% en 2007.<br />

Moins d’1% des séjours en <strong>HAD</strong> se terminent par une sortie vers un SSIAD et moins de 0,5% sont<br />

adressés par un SSIAD.<br />

[127] <strong>La</strong> littérature médico-administrative insiste beaucoup sur l'importance du nombre des<br />

personnes âgées et sur le nombre et la durée des séjours hospitaliers de celles-ci, faisant suite à un<br />

passage aux urgences. Elle postule un rôle des services d'hospitalisation à <strong>domicile</strong> soit comme<br />

évitement des urgences soit comme accélération de la prise en charge au décours d'hospitalisation.<br />

[128] Il n'est cependant pas de mauvaise politique soignante qu'une personne âgée, admise aux<br />

urgences pour toute cause ou admise sans urgence dans un service spécialisé fasse l'objet d'une<br />

réévaluation des diagnostics et d'une révision d'ensemble des traitements, qui peuvent, conservés<br />

par habitude, être devenus progressivement moins ajustés, ou se révéler incompatibles avec les<br />

médicaments que nécessite l'émergence d'une nouvelle affection. <strong>La</strong> multidisciplinarité de l'hôpital<br />

répond alors à la polypathologie de la personne âgée. <strong>La</strong> présence d'un plateau technique<br />

d'investigation permet d'établir à la date donnée, un bon tableau clinique de la personne âgée.<br />

Cependant, la pratique hospitalière ne correspond pas toujours à ce schéma. Le placement des<br />

malades, en cas d'affluence, n'obéit pas nécessairement à l'adéquation entre pathologie et service,<br />

mais à une mobilisation des lits vacants.<br />

[129] L'<strong>HAD</strong> est trop en aval pour un rôle efficace, si elle n'est pas incluse dans le dispositif<br />

hospitalier même. Cela suppose la mise en place d'une filière gériatrique effective, des services sas<br />

entre les urgences et les lits hospitaliers proprement dits qui soient placés autant sous le regard de<br />

la médecine gériatrique que des urgences, et l'intervention d'équipes mobiles de gériatrie facilitant<br />

le transfert vers l'aval. Ces filières ne sont pas, à l'heure actuelle, partout mises en place.

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