Hospitalisation à domicile (HAD) - La Documentation française
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4 IGAS, RAPPORT N°RM2010-109P<br />
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[5] L’<strong>HAD</strong> intervient dans des champs variés, selon trois modèles de prise en charge. Elle peut, en<br />
premier lieu, apporter des soins ponctuels, en alternative ou en complément au MCO. <strong>La</strong><br />
périnatalité correspond ainsi à près d’un quart des séjours, dont une part importante de prises en<br />
charge obstétricales qui ne nécessitent pas toujours une <strong>HAD</strong> (retours précoces à <strong>domicile</strong>). <strong>La</strong><br />
pédiatrie (10% des séjours) correspond à des prises en charge de pathologies graves et/ou<br />
chroniques pour les enfants de plus d’un an. Pour les enfants de moins d’un an, l’activité est très<br />
contrastée avec une part de prise en charge très médicalisée et une autre part à vocation plutôt<br />
médico-sociale. S’agissant des soins ponctuels, la cancérologie (17,3% des séjours) est<br />
principalement constituée de chimiothérapie. L’intérêt de ce type d’<strong>HAD</strong> est avéré mais des<br />
difficultés techniques (préparation des cytotoxiques) et l’hospitalisation de jour ont limité son<br />
développement.<br />
[6] S’agissant des soins continus, les soins palliatifs (18% des séjours) ont connu un fort<br />
développement depuis 2005 et concernent principalement des patients atteints d’un cancer. <strong>La</strong><br />
durée moyenne de séjour est deux fois plus longue qu’en MCO. Une part importante de ces patients<br />
est réhospitalisée en fin de traitement, d’où un faible taux de décès en <strong>HAD</strong> (8%). Les prises en<br />
charge gérontologiques, quant à elles, se développent difficilement faute d’inscription de l’<strong>HAD</strong><br />
dans les filières gériatriques et dans le comportement des prescripteurs.<br />
[7] Enfin, l’<strong>HAD</strong> peut constituer une alternative ou un complément des soins de suite et de<br />
réadaptation. 7% des séjours en relèvent, dont un quart pour les pathologies neurologiques.<br />
[8] Pour la plupart des <strong>HAD</strong>, concilier une prise en charge hospitalière avec une intervention à<br />
<strong>domicile</strong> est une source de complexité et, parfois, de difficultés. Le partage des rôles entre le<br />
médecin coordinateur, le médecin hospitalier et le médecin traitant varie d’un établissement à<br />
l’autre et d’un praticien à l’autre ; la place du médecin traitant allant de la prise en charge totale du<br />
patient au cantonnement aux affections intercurrentes avec, symétriquement, une intervention<br />
prépondérante du médecin coordinateur. Le recours à du personnel paramédical libéral varie selon<br />
les <strong>HAD</strong> avec toutefois une part importante et croissante de modèles « mixtes ». Si l’intervention<br />
des libéraux apporte des avantages (flexibilité, relais…), elle engendre parfois des tensions et, dans<br />
la plupart des cas, complique la coordination des soins.<br />
[9] De fait, les systèmes d’information ne permettent pas encore, en général, d’assurer un pilotage<br />
et un partage d’information satisfaisants. Les difficultés sont à la fois financières, techniques et<br />
culturelles. <strong>La</strong> gestion des médicaments est également complexe ; des difficultés que la loi HPST<br />
devrait en grande partie résoudre en permettant à chaque <strong>HAD</strong> de recourir à une pharmacie à usage<br />
intérieur (PUI) ou à une officine, selon ses besoins. S’agissant de la permanence des soins, les<br />
dispositifs vont de la seule astreinte téléphonique paramédicale, jusqu’à une permanence médicale<br />
assurée 24h/24. Enfin, soigner à <strong>domicile</strong> suppose des efforts d’adaptation pour le personnel salarié<br />
ainsi qu’une collaboration parfois délicate avec les aidants.<br />
2. DES POLITIQUES DE SOUTIEN AU DEVELOPPEMENT DE L’<strong>HAD</strong><br />
INSUFFISAMMENT CIBLEES DONT LES LIMITES COMMENCENT A<br />
APPARAITRE<br />
[10] Au début des années 2000, une politique volontariste de soutien à l’<strong>HAD</strong> a été mise en œuvre :<br />
suppression du « taux de change », non application de la carte sanitaire,… Un objectif de 15 000<br />
places en 2010 a été notamment fixé dans le plan solidarité grand âge de 2006 en transposant à<br />
l’ensemble du territoire national le ratio observé dans les zones les mieux équipées. Pour sa part,<br />
l’assurance maladie a mis en œuvre en 2009 une « démarche d’accompagnement » qui lui a permis<br />
d’examiner, avec toutes les <strong>HAD</strong>, les questions liées à leur activité et à leur niveau de service. Par<br />
ailleurs, les <strong>HAD</strong> se sont engagées dans la certification ; un effort qui, dans l’ensemble, a permis de<br />
faire progresser la qualité des prises en charge et le management des structures.