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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 114<br />

Northern Star pour contre-balancer l'influence des Chartistes de la force morale et<br />

amener les masses à exercer une pression sur la Convention.<br />

Cette pression va être facilitée par l'envoi en province de quinze délégués.<br />

Alors qu'on escomptait que la pétition chartiste serait signée par trois millions<br />

d'hommes, elle n'avait réuni que cinq cent mille signatures au moment de l'ouverture<br />

de la Convention. Celle-ci se décide à retarder la présentation de la pétition de quelques<br />

semaines.<br />

Cependant les plus ardents partisans de la force physique font intervenir les clubs<br />

et notamment la Democratic Association : George Julian Harney, dans les meetings,<br />

accuse de lâcheté la majorité des conventionnels ; il se déclare prêt à combattre tout<br />

de suite, il flétrit « ceux qui trahissent la cause <strong>du</strong> Peuple ».<br />

Mais, si la Convention défend à Londres son indépendance contre les injonctions<br />

de la Democratic Association, elle subit peu à peu la pression de la province qui s'exprime<br />

par les résolutions des meetings. Le contact des représentants en mission avec<br />

les troupes chartistes se tra<strong>du</strong>it par une contagion ; l'état d'âme révolutionnaire se<br />

communique des commettants aux délégués. La propagande de Feargus a porté ses<br />

fruits. Les troupes débordent les chefs. Elles entraînent même des hommes tels que<br />

Bronterre « la plus forte tête <strong>du</strong> Chartisme ». - La minorité extrémiste reproche aux<br />

conventionnels leur timidité, les accuse de pactiser avec les classes régnantes. Et, le<br />

11 mars 1839, Bronterre conseille aux Chartistes de s'armer. Il y a eu un revirement<br />

dans l'assemblée et la minorité est devenue majorité.<br />

Ce revirement est dû aux nouvelles reçues des districts <strong>du</strong> Nord-Ouest. Les manifestations<br />

révolutionnaires <strong>du</strong> prolétariat in<strong>du</strong>striel font croire à la majorité des<br />

conventionnels qu'il sera facile aux représentants en mission de mettre le Sud en harmonie<br />

avec le Nord.<br />

Ce revirement provoque aussi un certain nombre de démissions qui diminuent, au<br />

sein de la Convention, le nombre des Chartistes de la force morale. Et les démissionnaires<br />

sont remplacés par des partisans de la force physique.<br />

Tandis que les délégués restés à Londres s'abandonnent au plaisir de discourir, les<br />

conventionnels en mission s'enflamment au contact de ces travailleurs <strong>du</strong> Nord, qui,<br />

selon la Northern Star <strong>du</strong> 23 mars, « tous, de seize à soixante ans, ont signé la pétition<br />

et sont prêts à appuyer leurs signatures avec des piques ».<br />

Le 9 mai, Henry Vincent est arrêté à Londres pour avoir assisté à un meeting<br />

« séditieux ». Cet événement détermine la Convention à incliner ses résolutions vers<br />

les méthodes de la force physique. Et l'arrestation de Vincent convertit même, pendant<br />

un moment, Lovett, qui est son ami.<br />

Cette arrestation rend inévitable le déplacement de la Convention. Le 13, elle se<br />

réunit à Birmingham, accueillie par une foule qui acclame les paroles de Feargus :<br />

« Quand la force morale cessera d'agir, la force physique tombera comme la foudre<br />

sur nos oppresseurs ».

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