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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 73<br />

diviser, au lieu de vous unir ? Pourquoi vous affaiblir, au lieu de rassembler vos forces<br />

? »<br />

Efrahem explique comment les grèves des corps d'état abandonnés à eux-mêmes<br />

ne peuvent aboutir qu'à un échec :<br />

« La misère, la faim obligeront bientôt ces corps d'état à subir la loi des maîtres...<br />

Au contraire, si tous les corps d'état forment une association générale, si l'un d'entre<br />

eux fait grève... il sera sous la protection de ceux qui travailleront... Mettons-nous en<br />

rapport d'amitié les uns avec les autres, sans distinction de métiers, établissons des<br />

relations de fraternité au moyen de députations, que ces députations s'entendent entre<br />

elles, qu'elles vivent en bonne intelligence et qu'elles soient le symbole de l'amitié qui<br />

doit nous unir. Elles formeront un noyau autour <strong>du</strong>quel viendront se grouper toutes les<br />

associations ; elles seront un centre commun autour <strong>du</strong>quel se rassembleront des<br />

membres jusqu'à ce jour épars et ennemis... Nous donnerons à cette association de nos<br />

intérêts, de nos droits et de nos courages une tête qui pense, une volonté intelligente et<br />

ferme qui imprime l'action et dirige le <strong>mouvement</strong>. Nous placerons au sommet <strong>du</strong><br />

faisceau un pouvoir un et central : cette tête qui pensera, cette volonté puissante qui<br />

gouvernera, ce pouvoir fort qui administrera, nous les trouverons dans le Comité<br />

Central de notre Association... Nous n'avons d'espérance qu'en nous-mêmes... Ainsi<br />

vous obtiendrez... un salaire suffisant pour vous nourrir, vous, vos femmes et vos enfants...<br />

»<br />

Efrahem demande l'institution d'une Caisse centrale d'épargne et de secours, où<br />

seraient mis en réserve les fonds nécessaires pour soutenir les <strong>ouvrier</strong>s qui feraient<br />

grève.<br />

Retour à la table des matières<br />

IV<br />

En octobre et novembre 1833, y a-t-il eu jonction entre le parti républicain et le<br />

<strong>mouvement</strong> des coalitions ouvrières ? Le parti républicain a-t-il coordonné et systématisé<br />

le <strong>mouvement</strong> gréviste qui s'est manifesté à l'automne de 1833 ?... « Comment<br />

nier, écrit M. Gabriel Perreux, que les républicains aient pris une bonne part à son<br />

avènement, eux qui fournissent les chefs, les idées, et parfois même l'argent ? Comment<br />

ne pas leur attribuer une grande responsabilité dans les coalitions de la seconde<br />

moitié de 1833 ? »<br />

Nous pensons qu'il y a lieu de distinguer entre le <strong>mouvement</strong> à Paris et le <strong>mouvement</strong><br />

à Lyon. Il n'est pas contestable qu'après l'échec <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> corporatif de<br />

grève, en février 1834, les mutuellistes lyonnais furent convaincus « que la réforme<br />

sociale ne pouvait avoir lieu sans la réforme politique ». À Paris, les liens semblent

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