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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 98<br />

Ce <strong>mouvement</strong> d'opinion empêche, malgré les incitations dont il est l'objet, le<br />

gouvernement Whig de demander à la Chambre des Communes de renforcer la sévérité<br />

de la législation relative aux Trade Unions. Certains députés avaient eu l'intention<br />

de déposer des propositions tendant à rendre impossibles les Unions de métiers. Le<br />

gouvernement sait qu'il aura contre lui une partie de l'opinion publique soulevée par<br />

les radicaux et par les conservateurs sociaux qu'inspire une foi sincèrement chrétienne.<br />

Les efforts de Hume, notamment, contribuent à paralyser les intentions de<br />

Lord Melbourne. Par leurs souffrances et par leur injuste condamnation, les six journaliers<br />

de Dorchester ont sauvé le peu de liberté syndicale qu'avait donné à la classe<br />

ouvrière le Combination Act de 1825.<br />

La Grande Union Consolidée des Métiers avait pu réaliser l'accord unanime de<br />

toutes les grandes fédérations ouvrières ; cette entente était <strong>du</strong>e à l'émotion créée par<br />

la condamnation des journaliers de Dorchester.<br />

La G. U. C. M. avait à lutter contre des difficultés de tous ordres, des discordes<br />

intérieures et des difficultés financières. La caisse de la Grande Union avait dû supporter<br />

les frais des différentes grèves, trop nombreuses pour son budget. Elle avait<br />

soutenu la grève des <strong>ouvrier</strong>s tailleurs de Londres, qui, en décembre 1833, pour la<br />

première fois, étaient parvenus à former une organisation unitaire. Les 20 000 tailleurs<br />

sans travail pendant plusieurs semaines avaient reçu les secours de la Grande Union.<br />

Mais celle-ci se refuse à appuyer le <strong>mouvement</strong> des cordonniers, après celui des tailleurs.<br />

En juillet 1834, les <strong>ouvrier</strong>s <strong>du</strong> Bâtiment subissent un lock-out. Leur défaite, en<br />

novembre, a pour effet de briser leur Union. L'Union des drapiers de Leeds subit le<br />

même sort. Ses adhérents sont obligés de signer le document de renonciation. Les<br />

patrons ont trouvé là une méthode qui leur permet de vaincre la Grande Union<br />

Consolidée des Métiers. Celle-ci s'effrite et disparaît dans les derniers mois de 1834.<br />

Retour à la table des matières<br />

II<br />

Dès novembre 1831, pendant la campagne en vue <strong>du</strong> Reform Bill, s'est formée<br />

une National Union of the Working Classes and Others. Ses fondateurs, William Lovett<br />

et ses amis, revendiquent le suffrage universel et la démocratie politique en vue<br />

d'établir, grâce à leur mécanisme, la démocratie économique.<br />

Les fondateurs de la National Union of the Working Classes - disciples d'Owen et<br />

d'Hodgskin - sont aussi des admirateurs de Cobbett et de Hunt. Ils s'opposent au Reform<br />

Bill. Aussi, un de leurs journaux, Le Défenseur <strong>du</strong> Pauvre <strong>du</strong> 30 juillet 1831,<br />

critique-t-il violemment le projet de réforme : « Nous n'avons pas jugé nécessaire dernièrement<br />

de continuer à exposer les innombrables raisons qui nous portent à<br />

condamner cette mesure (le bill de Réforme). Rappelez-vous, amis et frères, que vous

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