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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 183<br />

I<br />

Le 28 février, le gouvernement provisoire avait créé la Commission pour les Travailleurs.<br />

La Commission comprend 888 membres : 657 <strong>ouvrier</strong>s et 231 patrons. Un<br />

Comité, composé de 16 <strong>ouvrier</strong>s et 10 patrons, assiste le Bureau. En outre, un certain<br />

nombre d'écrivains sont invités à participer aux travaux de la Commission : Vidal,<br />

Pecqueur, Victor Considerant, Pierre Leroux, Jean Reynaud, Dupont White, Le Play,<br />

Émile de Girardin. La Commission siège jusqu'en mai : elle s'efforce d'appliquer un<br />

large programme de législation de travail.<br />

Dans sa première séance, le 1 er mars, la Commission pour les Travailleurs, présidée<br />

par Louis Blanc, met aussitôt à l'étude la question de la ré<strong>du</strong>ction des heures de<br />

travail, et l'abolition <strong>du</strong> marchandage. Le 2 mars, elle appelle les patrons à donner leur<br />

opinion sur ces deux mesures. Le décret <strong>du</strong> 2-4 mars, qui abolit le marchandage et<br />

fixe la <strong>du</strong>rée <strong>du</strong> travail à Paris, à 10 heures, à 11 heures en province, ratifie un accord<br />

entre les deux parties. Un décret <strong>du</strong> 4 avril 1848 frappe d'une amende, et, en cas de<br />

double récidive, d'un emprisonnement, les patrons de Paris qui ne se conformeraient<br />

pas à l'arrêté <strong>du</strong> 2 mars.<br />

Alors que la loi anglaise de 1847, connue sous le nom de Bill Ashley, avait limité<br />

à 10 heures le travail des femmes et des enfants dans les fabriques et usines textiles, le<br />

décret <strong>du</strong> gouvernement provisoire limite la journée de travail à 10 heures à Paris et à<br />

11 heures en province pour tous les travailleurs a<strong>du</strong>ltes. Il y a donc là un progrès décisif.<br />

Par contre, la loi de 1841, si insuffisante, sur le travail des femmes et des enfants<br />

n'est pas améliorée. Le Comité <strong>du</strong> Travail de la Constituante fixe l'âge légal de l'entrée<br />

à l'usine à 10 ans. Et, malgré la protestation de Falloux, qui ne comprend pas<br />

qu'on puisse interdire à un indivi<strong>du</strong> de travailler sous prétexte qu'il n'a pas reçu de<br />

culture intellectuelle, il adopte l'obligation pour l'enfant de fréquenter une école, le<br />

repos <strong>du</strong> dimanche et il demande une inspection locale, gratuite, confiée aux ingénieurs<br />

des Ponts et Chaussées. Mais ces propositions n'aboutissent pas.<br />

Le 8 mars, un décret établit des bureaux de placement gratuit dans les mairies. Le<br />

préfet de police supprime les bureaux de placement et confie leurs attributions à des<br />

représentants <strong>ouvrier</strong>s ou à des sociétés ouvrières : pour la boulangerie, par arrêté <strong>du</strong><br />

25 mars - pour les cuisiniers, le 26 mars - pour les garçons restaurateurs et limonadiers,<br />

le 27 mars - pour les garçons marchands de vin, le 29 mars ; le 29 avril, pour les<br />

<strong>ouvrier</strong>s cordonniers bottiers - et le 31, pour les garçons coiffeurs. Le 26 mars 1848, la<br />

Société centrale des Artistes culinaires reçoit, par arrêté <strong>du</strong> préfet de police, le monopole<br />

<strong>du</strong> placement des cuisiniers. Les garçons restaurateurs et limonadiers, le 27 mars,<br />

constituent une Société Mutuelle de placement. Le 28 mars 1848, la Commission <strong>du</strong><br />

Luxembourg invite le préfet de police à ratifier, par un arrêté, pour les <strong>ouvrier</strong>s bou-

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