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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 215<br />

Si on les considère dans leur ensemble, les rapports tracent le programme des revendications<br />

ouvrières en 1862 :<br />

1. La Chambre syndicale, mixte ou non, considérée comme organisme de conciliation<br />

qui présiderait aux négociations entre patrons et <strong>ouvrier</strong>s ;<br />

2. La Société de secours mutuels allant, comme les Trade Unions anglaises, <strong>du</strong> secours<br />

maladie aux retraites pour la vieillesse ; elle doit s'étendre à tous les risques de<br />

la vie ouvrière. Les tailleurs affirment leur volonté de dépasser le cadre de la société<br />

de secours mutuels ordinaire.<br />

Ils demandent que le Bureau de la Société soit un point central où s'établiraient les<br />

demandes et les offres pour le placement des <strong>ouvrier</strong>s.<br />

3. La Société de résistance, organisme central de défense professionnelle, est une<br />

des revendications essentielles <strong>du</strong> Rapport des Cordonniers :<br />

« Il serait à désirer qu'une Chambre syndicale, nommée par le suffrage universel,<br />

fût instituée pour veiller à l'exécution <strong>du</strong> Tarif et servir d'intermédiaire entre <strong>ouvrier</strong>s<br />

et patrons ; elle aurait pour mission aussi de signaler les besoins de la corporation et<br />

de sauvegarder ses intérêts ; elle pourrait aider également à la formation d'une société<br />

professionnelle qui nous manque. Cette société pourrait être un puissant moyen<br />

d'émulation, si elle était pratiquée comme en Angleterre... Par la longueur de nos<br />

journées de travail, nous ne pouvons profiter des écoles <strong>du</strong> soir. Travaillant isolément,<br />

aucun lien ne nous unit pour soutenir le prix de notre salaire que beaucoup de fabricants<br />

ne craignent pas de diminuer. »<br />

4. Le droit de grève. Les tailleurs, avec l'établissement d'une Chambre syndicale,<br />

d'une Société de secours mutuels corporative et, plus tard, d'une Association de pro<strong>du</strong>ction,<br />

réclament le droit de grève :<br />

« Aucune loi n'existe (en Angleterre) pour empêcher les <strong>ouvrier</strong>s de demander une<br />

augmentation de salaire, lorsque leurs besoins et les changements <strong>du</strong> travail en font<br />

ressentir la nécessité ; les <strong>ouvrier</strong>s ne sont pas exposés, comme en France, à subir des<br />

diminutions de salaire, lorsque, leurs besoins devenant plus grands, les patrons profitent<br />

de ces circonstances pour diminuer le prix des façons... »<br />

5. La Chambre syndicale doit devenir un organisme d'é<strong>du</strong>cation; c'est ainsi qu'elle<br />

apparaît dans le rapport des gantiers. Les tisseurs en châles voient de même dans la<br />

solidarité mise au service des <strong>ouvrier</strong>s contre leurs maux une sorte d'é<strong>du</strong>cation qui<br />

prépare la classe ouvrière à l'émancipation définitive.<br />

6. L'Association de pro<strong>du</strong>ction en vue d'assurer progressivement aux travailleurs<br />

la possession de l'outillage (Rapport des délégués <strong>du</strong> bronze).<br />

7° L'Amitié internationale. Le Rapport des Bijoutiers est celui qui, sur ce point,<br />

contient les formules les plus nettes :

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