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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 269<br />

Varlin, qui est secrétaire correspondant de la Chambre fédérale, avec comme adjoint<br />

Theisz, songe à établir une Fédération nationale en unissant les Fédérations parisienne,<br />

rouennaise, lyonnaise et marseillaise 122 . »<br />

La Fédération des sociétés ouvrières, à Marseille, se constitue parallèlement à<br />

celle de Paris. A Lyon, Albert Richard rencontre plus de difficultés.<br />

Le pacte fédératif des sociétés ouvrières parisiennes est ouvert à toutes « les sociétés<br />

ouvrières indépendantes, chambres syndicales, sociétés coopératives de<br />

consommation, de pro<strong>du</strong>ction et de crédit, aussi aux sociétés d'études ». Les sociétés<br />

adhérentes gardent leur complète autonomie pour tout ce qui touche la gestion de<br />

leurs fonds et l'administration de leurs affaires. Elles doivent payer à la Fédération<br />

une cotisation de 10 centimes pour chacun de leurs membres. Tout en faisant face aux<br />

frais généraux de la Fédération, les cotisations serviront à créer une Caisse fédérale de<br />

garantie pour les emprunts à contracter et pour les prêts à faire.<br />

La Commission fédérale statue sur les demandes d'emprunts adressées à la Fédération,<br />

sur l'opportunité de soutenir la grève et de contracter un emprunt spécial, auprès<br />

d'une société adhérente ou de l'extérieur.<br />

Varlin avait beaucoup bataillé pour faire admettre aux sociétés affiliées à la<br />

Chambre fédérale la méthode <strong>du</strong> fonds de garantie, méthode qui était pratiquée par la<br />

Caisse <strong>du</strong> Sou et par la Fédération rouennaise 123 .<br />

Le Siège de la Fédération est situé place de la Corderie <strong>du</strong> Temple, au même lieu<br />

que la Fédération des sections parisiennes de l'Internationale. Les deux Fédérations<br />

sont distinctes ; la Chambre fédérale des sociétés ouvrières est complètement indépendante.<br />

Le secrétaire de l'Internationale est Camille-Pierre Langevin, tourneur sur<br />

métaux, et celui de la Chambre fédérale, A. Theisz. Dans sa défense collective des<br />

délégués <strong>ouvrier</strong>s à la Chambre fédérale, celui-ci dira le 5 juillet 1870 : « Cette institution<br />

a toujours conservé son autonomie, elle est demeurée bien distincte de l'Internationale.<br />

» La coexistence des deux Fédérations, place de la Corderie, s'explique par<br />

des motifs d'économie. Lorsqu'un manifeste, comme le manifeste antiplébiscitaire, est<br />

signé à la fois par les délégués de l'Internationale et par les délégués de la Chambre<br />

fédérale, les uns et les autres ont soin de marquer à quel titre ils donnent leur signature.<br />

A Marseille, Bastelica réussit à créer, en novembre 1869, une fédération dont les<br />

statuts prennent pour modèle ceux de la Fédération parisienne.<br />

À Rouen, la Fédération réunit tisseurs et tisseuses, corroyeurs, charpentiers, fileurs<br />

de coton, lithographes, etc. Au début de 1870, elle publie un journal : La Réforme<br />

Sociale.<br />

Albert Richard demande à Eugène Varlin, à Benoît Malon, à Aubry et à Bastelica<br />

de venir à Lyon où la formation d'une Fédération rencontre des difficultés. Le 13 mars<br />

122 Varlin à Albert Richard, 20 nov. 1809, Archives municipales de Lyon.<br />

123 Lettre envoyée par Varlin de la maison d'arrêt de la Santé à Albert Richard, le 19 février 1870.

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