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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 267<br />

et antiétatistes apparaissent lors des discussions sur l'influence des sociétés de résistance<br />

pour l'émancipation des travailleurs. Le rapporteur est Louis Pindy, délégué de<br />

la Chambre syndicale des menuisiers de Paris. Ses propositions sont syndicalistes : le<br />

groupement des sociétés de résistance formera la commune de l'avenir et le Gouvernement<br />

sera remplacé par les conseils des corps de métier.<br />

Le Congrès adopte à l'unanimité cette résolution :<br />

« Le Congrès est d'avis que tous les travailleurs doivent s'employer activement à<br />

créer des sociétés de résistance dans les différents corps de métier. A mesure que ces<br />

sociétés se formeront, il invite les sections, groupes fédéraux ou groupes centraux, à<br />

en donner avis aux sociétés de la même formation afin de provoquer la formation<br />

d'unions internationales de corps de métier. Ces fédérations seront chargées de réunir<br />

tous les renseignements intéressant leur in<strong>du</strong>strie respective, de diriger les mesures à<br />

prendre en commun ; de régulariser les grèves et de travailler activement à leur réussite,<br />

en attendant que le salariat soit remplacé par la Fédération des pro<strong>du</strong>cteurs libres.<br />

»<br />

Le Congrès invite en outre le Conseil général à servir, en cas de besoin, d'intermédiaire<br />

à la Fédération des sociétés de résistance entre tous les pays. Ces conclusions<br />

précisent nettement le sens dans lequel s'engage, en septembre 1869, l'Internationale<br />

: le régime <strong>du</strong> salariat doit être remplacé par la Fédération des pro<strong>du</strong>cteurs<br />

libres. Louis Pindy, comme rapporteur, avait dit : « Le groupement des sociétés de<br />

résistance formera la commune et le gouvernement sera remplacé par les Conseils de<br />

corps de métier. » Si, sur cette question, l'influence des délégués français a été décisive,<br />

c'est qu'ils apportent, comme le 28 septembre 1864, un projet d'organisation ; à<br />

ce moment même, par la création d'une Chambre fédérale des sociétés ouvrières, ils<br />

essaient de franchir la première étape.<br />

Les délégués parisiens invitent l'Internationale à tenir son Congrès à Paris : « Dans<br />

un an l'Empire aura cessé d'exister et nous invitons dès aujourd'hui l'Internationale à<br />

tenir son prochain Congrès à Paris. » Ils n'étaient pas si chimériques, puisque le premier<br />

lundi de septembre 1870 devait être le lendemain <strong>du</strong> 4 septembre.<br />

Retour à la table des matières<br />

V<br />

Le 1 er juillet, dans la défense collective qu'il prononce au nom des accusés, Albert<br />

Theisz montre que, contrairement à l'affirmation <strong>du</strong> réquisitoire, l'idée de la Fédération<br />

n'a pas été conçue, après la dissolution <strong>du</strong> Bureau de Paris, dans l'intention de<br />

recontinuer l'Internationale sous un autre nom. L'idée de fédérer les sociétés ouvrières<br />

remonte à la grève des bronziers ; l'initiative de l'organisation fédérative des sociétés

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