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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 248<br />

« Le Congrès recommande aux travailleurs de cesser tout travail, dans le cas où<br />

une guerre viendrait à éclater dans leurs pays respectifs. »<br />

Cette décision, qu'ont reprise plus tard tous les Congrès internationaux <strong>ouvrier</strong>s,<br />

choque pourtant Marx. Dans sa lettre à Engels, le 16 septembre, il ironise et parle de<br />

la « sottise belge de vouloir faire grève contre la guerre ».<br />

La seconde question à l'ordre <strong>du</strong> jour est celle des grèves, de la fédération entre<br />

les sociétés de résistance et de la création d'un Conseil d'arbitrage pour les grèves<br />

éventuelles.<br />

Le rapport de César de Paepe esquisse une organisation à base syndicale :<br />

« Les associations pro<strong>du</strong>ctrices issues des Trade Unions engloberont des corps de<br />

métier entiers, envahiront la grande in<strong>du</strong>strie et formeront ainsi la Corporation Nouvelle<br />

; corporation que les économistes bourgeois confondraient volontiers avec l'ancienne<br />

maîtrise, organisée hiérarchiquement, fondée sur le monopole et le privilège et<br />

limitée à un certain nombre de membres, tandis que la Corporation Nouvelle sera organisée<br />

égalitairement, fondée sur la mutualité et la justice, et ouverte à tous. Là nous<br />

apparaît l'avenir réel et positif des Trade Unions, car la grève, nous l'avons dit, n'est<br />

utile qu'à titre provisoire, la grève perpétuée serait l'éternisation <strong>du</strong> salariat et nous<br />

voulons l'abolition <strong>du</strong> salariat... Nous voulons, non pas précisément ce que l'on a appelé<br />

de nos jours l'association <strong>du</strong> travail et <strong>du</strong> capital (combinaison hybride...) mais<br />

nous voulons l'absorption <strong>du</strong> capital par le travail. »<br />

Cette transformation des sociétés de résistance ne doit pas se faire seulement dans<br />

un pays, mais dans tous ou <strong>du</strong> moins dans tous ceux qui sont à la tête de la civilisation.<br />

Toutes ces associations mettront leur fédération à profit pour réaliser l'échange<br />

réciproque des pro<strong>du</strong>its au prix de revient : « le mutuel échange international remplacera<br />

et le protectionnisme et le libre-échangisme des économistes bourgeois ». Cette<br />

organisation universelle <strong>du</strong> travail et de l'échange, de la pro<strong>du</strong>ction et de la circulation,<br />

coïncidera avec une transformation inévitable et nécessaire dans l'organisation<br />

foncière en même temps qu'avec une transformation intellectuelle : celle-ci aura pour<br />

point de départ l'instruction intégrale donnée à tous. Cette esquisse d'organisation développée<br />

par César de Paepe est un curieux mélange de mutuellisme et de syndicalisme.<br />

Elle cherche à lier l'expérience des Trade Unions et les projets des sociétés de<br />

résistance françaises. Le Congrès de Bruxelles marque l'étape intermédiaire de l'évolution<br />

qui se pro<strong>du</strong>it.

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