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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 270<br />

1870, ils organisent à la Rotonde une conférence présidée par Varlin et à laquelle assistent<br />

6 000 personnes.<br />

En juillet 1870, la Fédération lyonnaise comprend trente sociétés ouvrières : tailleurs<br />

de pierre, tourneurs, corroyeurs, bronziers, passementiers, apprêteurs de tulle,<br />

menuisiers, plâtriers, peintres, tullistes, <strong>ouvrier</strong>s apprêteurs d'étoffes en soie, <strong>ouvrier</strong>s<br />

apprêteurs et teinturiers en chapeaux, peigneurs, fondeurs, tailleurs, coupeurs en<br />

chaussures, charpentiers, relieurs, verriers et cristalliers.<br />

Retour à la table des matières<br />

VI<br />

Pendant les premiers mois de 1870, « un grand souffle passait sur le prolétariat<br />

» 124 . De janvier à avril, le <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong> en France recueille le fruit de la<br />

campagne ardente des militants pendant les années 1868 et 1869. Le progrès des sociétés<br />

ouvrières en nombre et en effectifs est dû au souci qu'ont eu les militants de<br />

donner une assise solide au <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong> et d'appuyer leur action sur une organisation<br />

coordonnée.<br />

En province comme à Paris, les sociétés ouvrières deviennent de jour en jour plus<br />

nombreuses. Il s'en forme de tous côtés. Dans les grands centres, à. Marseille, à Limoges,<br />

à Saint-Étienne, à Lyon, comme à Paris, il y a peu de professions qui n'aient la<br />

leur 125 .<br />

Ces progrès s'accompagnent d'un rayonnement parallèle de l'Internationale en<br />

France. En dépit des deux procès de 1868, et de la dissolution légale <strong>du</strong> Bureau de<br />

Paris, l'Internationale survit sous diverses formes et dans de nombreuses sections. Son<br />

caractère se transforme. En s'affiliant de plus en plus nombreuses à l'Internationale,<br />

les sociétés ouvrières donnent à celle-ci une base corporative. Les militants <strong>ouvrier</strong>s<br />

pour la plupart se retrouvent et dans la Fédération syndicale et dans les sections de<br />

l'Internationale, mais ils gardent à chacune des deux institutions son autonomie.<br />

En s'appuyant sur le faisceau des sociétés ouvrières, l'Internationale acquiert une<br />

force qu'elle ne possédait pas au début. Sentinon de Barcelone écrit à Varlin, le 10<br />

avril : « C'est avec le plus grand plaisir que j'observe quelle part active vous prenez<br />

dans l'organisation des sociétés ouvrières sur toute la France. Vous voilà dans le beau<br />

124 Albert Richard.<br />

125 Certaines régions rurales accueillent la propagande de Paris. Benoît Malon écrit à Combault : « En<br />

dépit de vos préventions contre les paysans, je te prie de croire, mon ami, que cette province <strong>du</strong><br />

centre est relativement préparée à la République sociale. »

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