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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 145<br />

Deux régiments ont été appelés de Fontainebleau. On procède à des arrestations<br />

en masse.<br />

Les rassemblements d'<strong>ouvrier</strong>s continuent néanmoins. Les boulangers font une<br />

grève de 24 heures.<br />

Les relieurs font grève dans les premiers jours de septembre, et aussi les tanneurs,<br />

les corroyeurs, les bonnetiers, les terrassiers, etc., pendant le mois d'août et la première<br />

semaine de septembre.<br />

Le 1 er septembre, le <strong>mouvement</strong> est à son apogée ; mais le voici qui décline ; les<br />

<strong>ouvrier</strong>s en voiture et les maçons reprennent le travail : le 4 septembre les 300 syndics<br />

des serruriers, mécaniciens et fondeurs décident que le travail sera repris le 7 septembre<br />

: « Nous ne sommes payés ni par les puissances étrangères ni par aucun parti politique<br />

: ce n'est que la misère et la faim de plus d'un tiers de nos camarades qui ont fait<br />

adopter le règlement par plus de 20 000 de nos camarades. »<br />

Le <strong>mouvement</strong> gréviste a été en effet un <strong>mouvement</strong> purement corporatif auquel<br />

aucun élément étranger ne s'est mêlé : mais les maîtres entendent démontrer « que les<br />

griefs n'étaient pas sérieux ». Le gouvernement veut une victoire intérieure qui compense<br />

l'insuccès de sa politique étrangère.<br />

Le 7 septembre des troubles, suscités par des agents provocateurs, éclatent au faubourg<br />

Saint-Antoine alors que, déjà depuis trois jours, les syndics des serruriers, mécaniciens<br />

et fondeurs ont décidé la reprise <strong>du</strong> travail. Des <strong>ouvrier</strong>s ébénistes, arrêtés<br />

dans leur marche vers l'Hôtel des commissaires-priseurs, élèvent quelques barricades<br />

que les troupes n'ont pas de peine à enlever.<br />

Le gouvernement a eu soin de rassembler des troupes importantes. Le préfet de<br />

police fait afficher un avis annonçant que toutes les atteintes à l'ordre seront sévèrement<br />

réprimées. Aussi, à Paris, l'inquiétude est-elle grande.<br />

La presse avait donné <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> gréviste trois interprétations successives<br />

dont chacune, à sa date, servait les desseins <strong>du</strong> gouvernement.<br />

En août - au lendemain de l'équipée de Louis-Napoléon, qui avait eu lieu le 6 - La<br />

Presse écrit ceci : « Par suite des événements de Boulogne, le bruit court qu'un certain<br />

nombre d'<strong>ouvrier</strong>s tailleurs de la capitale viennent d'être mis en état d'arrestation. On<br />

assure en outre qu'une somme d'argent assez forte provenant de Louis-Napoléon, qui<br />

devait être répartie entre ces <strong>ouvrier</strong>s, aurait été trouvée en la possession d'un des<br />

chefs de ces mêmes <strong>ouvrier</strong>s. »<br />

La grève des <strong>ouvrier</strong>s tailleurs d'habits : menées bonapartistes.<br />

Au commencement de septembre, le 4, Le Courrier Français insinue que « les<br />

<strong>ouvrier</strong>s peuvent être à leur insu les jouets d'une intrigue étrangère. Dans les émeutes<br />

chartistes, en Angleterre, on a reconnu la main de la Russie ».

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