Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871
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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 185<br />
II<br />
La Commission <strong>du</strong> Luxembourg a vécu <strong>du</strong> 1 er mars au commencement de mai ;<br />
Louis Blanc et Albert donnent leur démission le 8 mai. Pendant la <strong>du</strong>rée de son existence,<br />
la Commission pour les Travailleurs a joué un rôle d'arbitre. A la demande des<br />
patrons et des <strong>ouvrier</strong>s, elle est intervenue dans le règlement des nombreux conflits :<br />
couvreurs, débardeurs, mécaniciens, <strong>ouvrier</strong>s en papiers peints, paveurs, plombiers,<br />
zingueurs, scieurs de pierre, cochers de place, con<strong>du</strong>cteurs d'omnibus, vidangeurs,<br />
chapeliers, boulangers. Des conventions, acceptées et signées par les deux parties,<br />
sont intervenues à la suite de grèves ou en application des décrets <strong>du</strong> 2 et 4 mars. Sous<br />
les auspices de la Commission pour les Travailleurs, les <strong>ouvrier</strong>s plombiers zingueurs<br />
et leurs patrons signent le 1 er avril une convention relative à la <strong>du</strong>rée de la journée de<br />
travail, au prix de la journée et des heures de nuit, à l'abolition <strong>du</strong> marchandage. Le 29<br />
avril, les représentants des <strong>ouvrier</strong>s scieurs de pierre et de la Chambre des entrepreneurs<br />
de maçonnerie signent, en présence de la Commission pour les Travailleurs, une<br />
convention pour prévenir les grèves ; mais celle-ci ne parvient pas à empêcher la<br />
grève des maçons en septembre.<br />
De leur côté, les délégués <strong>du</strong> gouvernement ont arbitré des conflits miniers, tels<br />
que la grève des mineurs d'Anzin (9 mars), <strong>du</strong> Creusot (17 mars) et de Montchanin<br />
(18 mars). Dans le cas de Montchanin, les prix de journée et de tâche sont augmentés<br />
de 10 %, l'application des amendes est confiée à un Comité composé de l'ingénieur et<br />
<strong>du</strong> maître de la mine et de cinq délégués choisis par les <strong>ouvrier</strong>s et dont le mandat<br />
<strong>du</strong>re un an.<br />
A la faveur des premières semaines de la Ile République, l’œuvre d'organisation<br />
syndicale put se développer. Des sociétés corporatives nouvelles se créaient et des<br />
sociétés existantes se fusionnaient.<br />
Devant la Commission pour les Travailleurs, quatre délégations de fouleurs, d'approprieurs,<br />
de tournuriers et de soyeux s'étant présentées, les chapeliers de Paris décident<br />
leur fusion et la formation d'une Société générale qui procède à la révision des<br />
tarifs pour chaque spécialité afin de rendre uniformes les prix dans tous les ateliers.<br />
Le 9 mai 1848, un tarif est présenté aux maîtres chapeliers. Et, malgré la division<br />
tentée par ceux-ci en août 1848, la Société générale comprend en 1849 l'ensemble des<br />
<strong>ouvrier</strong>s associés. Les maîtres acceptent, le 9 mai 1849, le tarif proposé par les <strong>ouvrier</strong>s<br />
; l'article 65 <strong>du</strong> règlement de la Société générale stipule que « lorsque l'ouvrage<br />
sera en souffrance dans une fabrique, conformément au principe de mutualité, il sera<br />
réparti par parts égales entre tous les <strong>ouvrier</strong>s ».<br />
Le 24 mars 1848, les <strong>ouvrier</strong>s menuisiers de la Ville de Paris fondent une Association<br />
fraternelle et démocratique, dans l'intention « de s'éclairer et de s'instruire sur<br />
leurs droits politiques et sociaux, discuter et accélérer l'organisation <strong>du</strong> travail », et<br />
afin 1° de soutenir le gouvernement républicain populaire et démocratique et de ren-