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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 291<br />

extraordinaire importance et qui a décidé de la violence de la crise et de la forme particulière<br />

qu'elle a revêtue ».<br />

Dès le 15, on songe à fédérer les bataillons des gardes nationaux, et une commission<br />

composée d'hommes obscurs, non mêlés à la politique, est nommée pour rédiger<br />

les statuts de la nouvelle organisation. Ces statuts prévoient la création d'un Comité<br />

central formé des délégués des Compagnies et des commandants élus. L'Assemblée<br />

générale, qui se réunit le 24 février pour les approuver, s'engage « au premier signal<br />

de l'entrée dé l'armée prussienne à Paris, à se rendre immédiatement en armes au lieu<br />

de la réunion et à se porter ensuite contre l'ennemi envahisseur ». Des manifestations<br />

ont lieu les jours suivants.<br />

Le 27 février, les bataillons de la Garde nationale reprennent les 227 canons et les<br />

mitrailleuses payées par Paris et qui avaient été enfermées dans les parcs de Passy et<br />

de la place Wagram. Du 1 er au 3 mars, 30 000 hommes de l'armée allemande entrent<br />

dans Paris. Le Comité central, qui n'existe encore qu'en fait, empêche, par son intervention<br />

modératrice, de se pro<strong>du</strong>ire la résistance préconisée par l'assemblée <strong>du</strong> 24. Le<br />

3 et le 4 mars, les statuts sont approuvés, une Commission exécutive précise le rôle<br />

que doit avoir le Comité central : « Son devoir est de veiller sur la ville, de veiller sur<br />

des calamités que lui préparent dans l'ombre les souteneurs des princes, les généraux<br />

des coups d'État, les ambitieux cupides et éhontés de toute sorte. »<br />

Le Comité siège place de la Corderie <strong>du</strong> Temple, au local qu'occupent le Conseil<br />

fédéral de l'Internationale parisienne et la Fédération des Chambres syndicales. Mais<br />

les internationaux parisiens, tout d'abord, montrent quelque réserve à l'égard <strong>du</strong> Comité<br />

central, ils hésitent à se mêler à son action. Le Conseil fédéral tient séance le 1 er<br />

mars ; Varlin, qui prévoit les événements qui vont se dérouler, ne veut pas que l'Internationale<br />

y reste étrangère. Il demande que les internationaux fassent leur possible<br />

pour se faire nommer délégués dans leur Compagnie et pour siéger au Comité central.<br />

Varlin ajoute : « Allons là non pas comme internationaux, mais comme gardes nationaux,<br />

et travaillons à nous emparer de l'esprit de cette assemblée. » Mais Frankel et<br />

Pindy voient là un risque de compromettre l'Internationale.<br />

Le Conseil fédéral de l'Internationale est donc hésitant. S'il décide de déléguer auprès<br />

<strong>du</strong> Comité central de la Garde nationale une Commission de quatre membres, il<br />

précise que leur action sera purement indivi<strong>du</strong>elle. Seul parmi les internationaux,<br />

Varlin est membre <strong>du</strong> Comité central. Ce n'est qu'à la séance de nuit des 23-24 mars<br />

que le Conseil fédéral décidera de manifester sa sympathie.<br />

Le 10 mars, nouvelle injure à Paris : l'Assemblée déclare qu'elle ne siégera pas à<br />

Paris. Thiers s'installe au Quai d'Orsay.<br />

Le 13, 215 bataillons se sont constitués en Fédérations, avec un Comité central de<br />

26 membres.<br />

Le 18 mars, Thiers donne l'ordre aux troupes régulières d'occuper les Buttes-<br />

Chaumont, Belleville, le Temple, la Bastille, l'Hôtel de Ville, Montmartre, le Luxembourg,<br />

les Invalides. Les troupes ont reçu l'ordre de reprendre les canons, la Garde<br />

nationale réagit avec énergie. Les membres <strong>du</strong> Comité central étant dispersés un peu

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