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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 263<br />

leur impuissance ou leur incapacité devant l'opinion publique. Je considère que le<br />

résultat des élections sera insignifiant. Quatre républicains bourgeois de plus entreront<br />

au Corps législatif et voilà tout. Tant mieux, si le peuple peut se désabuser sur le régime<br />

représentatif. 118 »<br />

Quelques jours après les élections, Varlin explique ainsi la tactique des militants<br />

<strong>ouvrier</strong>s :<br />

« Accroître nos forces par une active propagande et détruire le prestige de toutes<br />

ces personnalités bourgeoises plus ou moins radicales qui étaient un danger pour la<br />

révolution sociale. Depuis les élections générales, un progrès immense a été accompli.<br />

Le parti socialiste n'a pas posé de candidats aux élections générales ni aux élections<br />

complémentaires qui viennent d'avoir lieu, mais les orateurs socialistes ont fait prendre<br />

aux candidats radicaux, que le peuple acclamait et qu'il était impossible de ne pas<br />

nommer, des engagements qu'ils ne devaient pas tenir, et leurs défaillances successives<br />

nous ont permis de montrer leur incurie et de désillusionner le peuple sur leur<br />

compte 119 . »<br />

Trois républicains de 1848 sont élus contre des candidats plus radicaux, mais, à<br />

côté d'eux, Rochefort est nommé à Belleville :<br />

« Les élections ont groupé les citoyens actifs <strong>du</strong> parti socialiste autour de Rochefort<br />

et en portant celui-ci au Corps législatif, malgré toutes les attaques, toutes les critiques,<br />

toutes les calomnies répan<strong>du</strong>es sur lui par les journaux » (Varlin à Aubry, le 25<br />

décembre 1869.)<br />

« Pour faire un journal en France, surtout un journal quotidien (qui puisse affermir<br />

et soutenir le socialisme révolutionnaire), il faut beaucoup d'argent, et le parti socialiste,<br />

parmi tous les partis, se distingue par sa pauvreté. Avec ses propres ressources, il<br />

est évident qu'il n'aurait pas pu se créer un organe, mais avec Rochefort, la difficulté<br />

se trouvait levée, non par sa fortune, il n'en a pas, mais par son nom. Un journal fait<br />

par Rochefort est assuré <strong>du</strong> succès... »<br />

Le 29 décembre, Varlin écrit à Albert Richard pour lui expliquer ce que les militants<br />

<strong>ouvrier</strong>s attendent de La Marseillaise :<br />

« Au lieu d'un journal hebdomadaire nous avons maintenant une feuille quotidienne<br />

La Marseillaise et qui tire à un nombre considérable... Depuis longtemps, le<br />

parti socialiste éprouvait le besoin d'avoir un journal pour propager ses idées et les<br />

défendre contre les attaques de toute la presse bourgeoise. Mais, vous le savez, les<br />

socialistes sont pauvres ; et pour faire un journal quotidien en France, il faut beaucoup<br />

d'argent... Les dernières élections, en groupant le parti socialiste radical autour de Rochefort,<br />

qui avait accepté franchement le mandat impératif, a ravivé encore le désir<br />

d'avoir un journal ; d'autant plus que notre candidat, après avoir été vilipendé par tous<br />

les journaux pendant la campagne électorale, allait se trouver, comme député, en butte<br />

118 Varlin à Albert Richard : 20 novembre 1869. Archives municipales de Lyon.<br />

119 L'Egalité <strong>du</strong> 4 décembre 1869.

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