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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 191<br />

IV<br />

Le décret <strong>du</strong> 25 février 1848 donnait une liberté complète aux réunions et associations<br />

professionnelles.<br />

Le 5 juillet 1848, l'Assemblée Nationale ouvre, au ministère de l'Agriculture et <strong>du</strong><br />

Commerce, un crédit de trois millions destinés à être répartis entre les associations<br />

formées, soit entre <strong>ouvrier</strong>s, soit entre patrons et <strong>ouvrier</strong>s ; le décret des 15 et 19 juillet<br />

réglemente la participation des organisations ouvrières à l'exécution des travaux<br />

publics. Mais le crédit de 3 millions ouvert aux associations ouvrières ne se rattache<br />

pas à la proclamation <strong>du</strong> gouvernement provisoire <strong>du</strong> 25 février. Tout au contraire, il<br />

est nettement une des manifestations <strong>du</strong> recul qui suit les journées de mai et de juin<br />

1848.<br />

Le 30 mai, Alcan avait déposé une proposition tendant à ouvrir un crédit de trois<br />

millions par an, pendant dix ans, dont deux millions pour les sociétés de secours mutuels,<br />

et un million « destiné à être donné en primes à toute association in<strong>du</strong>strielle et<br />

agricole qui sera formée entre patrons et travailleurs <strong>ouvrier</strong>s ou entre <strong>ouvrier</strong>s seulement<br />

». Après les journées de juin, le Comité <strong>du</strong> Travail avait repris ses discussions<br />

dans la confusion des tendances contradictoires. Le 4 juillet, Corbon présente à l'Assemblée<br />

Nationale un projet qui a pour but « de préparer le passage des travailleurs de<br />

la situation de salariés à celle d'associés volontaires : transformation qui sera l’œuvre<br />

<strong>du</strong> temps et des efforts particuliers des travailleurs ». Corbon critique les idées de la<br />

Commission <strong>du</strong> Luxembourg : ces doctrines « qui, sous des formes austères et en affectant<br />

le langage <strong>du</strong> dévouement et de l'amour, ne font appel en définitive qu'à<br />

l'égoïsme et déterminent contre la Société des haines d'autant plus profondes qu'elles<br />

surexcitent tous les appétits chez des indivi<strong>du</strong>s qui manquent de tout ».<br />

Au lendemain <strong>du</strong> vote, L'Atelier remarque que la majorité de l'Assemblée Nationale<br />

était hostile au principe d'association et qu'elle avait voté les crédits « pour qu'on<br />

s'assure d'une manière éclatante que l'idée à laquelle s'attachent un grand nombre de<br />

travailleurs est une idée fausse ». Ainsi que le disait, le 7 janvier 1849, Le Travail<br />

affranchi : « Ces trois millions étaient un dernier sacrifice à la Révolution, un moyen<br />

de se débarrasser <strong>du</strong> socialisme à tout jamais en lui jetant un dernier os à ronger. »<br />

L'Association libre l'avait emporté. Une instruction <strong>du</strong> 12 juillet précise les conditions<br />

d'application <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 5 juillet. Corbon, nommé vice-président <strong>du</strong> Conseil<br />

d'encouragement, en est l'inspirateur : elle subordonne le concours de l'État aux efforts<br />

des travailleurs.<br />

Le Conseil entend user de ses crédits pour prévenir les tendances socialistes de<br />

certaines corporations.

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