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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 259<br />

amère, personne ne résistait, et les calèches et les voitures découvertes, remplies de<br />

dames <strong>du</strong> monde, suivaient les escadrons pour voir de près cette révolution de fantaisie.<br />

Heureusement, l'opinion publique n'a pas été <strong>du</strong>pe de cette odieuse manœuvre.<br />

Les citoyens n'ont pas pris les armes, ils n'ont pas fourni au gouvernement l'occasion<br />

qu'il demandait de sauver encore une fois la société, le prétexte qu'il cherchait pour<br />

remettre en vigueur la loi de sûreté générale qui lui aurait permis de déporter sans<br />

jugement les citoyens qui le gênent... »<br />

Douze cents personnes ont été arrêtées.<br />

Retour à la table des matières<br />

III<br />

Une des raisons auxquelles est dû l'essor <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong> en 1869 et 1870<br />

est l'action coordonnée des militants <strong>ouvrier</strong>s : ceux-ci forment une équipe. Entre eux<br />

existe « cette amitié qui doit nous unir » réclamée par le cordonnier Efrahem, en<br />

1833.<br />

Un « parfait accord » unit Varlin, Héligon, André Murat, Theisz, Benoît Malon,<br />

Combault à Paris, Émile Aubry à Rouen, Bastelica à Marseille, Albert Richard à<br />

Lyon ; c'est une des rares et heureuses chances qu'a rencontrées le <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong><br />

français. Jamais entre eux un nuage, un malenten<strong>du</strong>. Une même foi. Une entente de la<br />

pensée, <strong>du</strong> cœur et de la volonté. Et s'ils s'accordent si bien, - leur correspondance en<br />

est le témoignage, -c'est qu'aucun égoïsme, aucune vanité personnelle ne viennent les<br />

troubler, les opposer, dévier leur action.<br />

Combault, au troisième procès de l'Internationale, explique la force de cette entente,<br />

en disant qu'elle est fondée sur le respect de la personnalité et des tendances de<br />

chacun :<br />

« Voilà Murat, mon ami, que j'estime fort et qui a pour moi quelqu'estime, j'aime à<br />

le croire, eh bien ! nous sommes en dissentiment : il est mutuelliste et je suis collectiviste.<br />

Je ne suis pas non plus d'accord avec Héligon qui, bien que mutuelliste, n'est<br />

pas toujours d'accord avec Murat. Chacun de nous garde son opinion personnelle sur<br />

telle ou telle doctrine. C'est sur les principes proclamés par l'Internationale que nous<br />

nous réunissons 114 . »<br />

D'accord sur les principes, sinon sur les doctrines. D'accord sur les méthodes <strong>du</strong><br />

syndicalisme <strong>ouvrier</strong>. D'accord pour agir. Les neuf militants <strong>ouvrier</strong>s français ressem-<br />

114 Troisième procès, p. 222. Le Chevalier, juillet 1870.

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