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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 232<br />

« La démocratie n'est ni française ni anglaise ; la démocratie est universelle, et<br />

c'est cette universalité qui est le gage de son succès... Mais quoi, tout disparaît... C'est<br />

la guerre ! ... L'horizon s'illumine, c'est le choc des hommes succédant au choc des<br />

idées. Puissent ces soldats, hier encore citoyens et compagnons de nos labeurs et de<br />

nos études, sentir s'éveiller en eux ces sentiments d'égalité, de dignité, de solidarité,<br />

qui faisaient la base de nos relations ; puissent-ils, pendant qu'il en est temps encore,<br />

se. souvenir de la devise inscrite sur le drapeau de l'Internationale: Travail ! Solidarité<br />

! Justice ! »<br />

Le 29 juillet 1866, le Bureau de Paris publie dans Le Courrier français cette note<br />

officielle :<br />

« Au sujet de la guerre actuelle, le conseil central de l'Association, considérant<br />

que la présente guerre qui ensanglante le continent intéresse seulement les gouvernements,<br />

conseille aux <strong>ouvrier</strong>s de rester neutres et de s'associer dans le but d'acquérir<br />

de la force par l'unité et d'employer cette force ainsi conquise à leur émancipation<br />

sociale et politique. »<br />

Au moment où les relations entre la France et l'Allemagne sont les plus ten<strong>du</strong>es,<br />

un appel est lancé par les <strong>ouvrier</strong>s de Berlin en faveur <strong>du</strong> maintien de la paix ; les trois<br />

correspondants <strong>du</strong> Bureau de Paris, où Eugène Varlin a remplacé Charles Limousin,<br />

Tolain, Fribourg et Varlin, le 26 avril 1867, leur répondent en ces termes :<br />

« Ouvriers de Berlin,<br />

« Nous avons reçu avec joie votre salut pacifique ; comme vous, nous ne voulons<br />

que la paix et la liberté...<br />

« Comme citoyens, sans doute, nous aimons la mère patrie ; mais, quand l'esprit<br />

<strong>du</strong> passé essaye d'éterniser les préjugés, quand les adorateurs de la force veulent réveiller<br />

les haines nationales, <strong>ouvrier</strong>s, nous n'oublierons jamais que le travail qui nous<br />

fait tous solidaires ne peut se développer que par la paix et la liberté... Il ne s'agit<br />

point de décider par les armes la nationalité d'un lambeau de territoire, mais bien de<br />

réunir nos efforts pour y faire régner l'équité. N'avons-nous pas à combattre assez de<br />

malheurs immérités, sans aller, de nos propres mains, détruire et dévaster, laissant le<br />

champ en friche, la machine inerte... Vainqueurs, vaincus, nous n'en serons pas moins<br />

victimes... C'est au nom de la solidarité universelle, invoquée par l'Association internationale,<br />

que nous échangeons avec vous le salut pacifique qui cimentera à nouveau<br />

l'alliance indissoluble des travailleurs. »<br />

Tolain, Fribourg, Chémalé, P. Gauthier, G. Laplanche signaient peu après un manifeste<br />

contre la guerre qui se terminait ainsi :<br />

« Le système (des idées permanentes) tend à faire prévaloir l'idée de force sur<br />

l'idée de droit... Les soussignés déclarent : réprouver énergiquement le système actuel<br />

d'armement qui, faisant de la guerre un métier, rend la guerre inévitable ; protester<br />

contre les armées permanentes, et réclamer, comme moyen transitoire l’organisation

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