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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 264<br />

à toutes leurs attaques. A tout prix, il nous fallait un organe, mais avec Rochefort la<br />

difficulté financière était résolue, car Rochefort, c'était le succès <strong>ouvrier</strong> et l'assurance<br />

<strong>du</strong> succès permet de trouver des capitaux. Plusieurs réunions des socialistes les plus<br />

éprouvés ont eu lieu pour fixer la ligne politique et sociale <strong>du</strong> journal. Il a été convenu<br />

que la partie politique, qui ne devait être que l'accessoire, serait radicalement révolutionnaire<br />

non seulement contre l'Empire, mais contre toutes les institutions gouvernementales<br />

actuelles. Quant à la partie sociale, elle doit être communiste non autoritaire<br />

ou collectiviste, c'est-à-dire conforme à l'opinion de la grande majorité des délégués<br />

de l'Internationale à Bâle.<br />

« Les fondateurs de La Marseillaise se proposent en outre d'établir des relations<br />

permanentes entre tous les groupes socialistes révolutionnaires de l'Europe, afin d'organiser<br />

le parti et de préparer la révolution sociale universelle. »<br />

Les premières manifestations <strong>du</strong> féminisme <strong>ouvrier</strong> se rattachent à cette période<br />

de l'histoire ouvrière.<br />

Tandis que les mutuellistes pensent que la femme doit rester au foyer et que le<br />

travail au dehors doit lui être interdit, Varlin et ses camarades estiment avec juste raison<br />

que, puisque tant de femmes sont forcées de travailler, il faut lutter pour relever<br />

leur salaire. En fondant, le 1 er mai 1866, la Société civile d'épargne et de crédit mutuel<br />

des <strong>ouvrier</strong>s relieurs de Paris, Varlin inscrit dans les articles 2 et 3 des statuts l'égalité<br />

des droits des relieurs et relieuses. Ici encore, il est un initiateur. Des sociétés de résistance<br />

accueillent les ouvrières. Leurs statuts contiennent des dispositions relatives<br />

aux femmes.<br />

L'article 11 des Statuts de la Chambre syndicale des cordonniers donne aux femmes<br />

voix consultative ; mais celles-ci ne peuvent adresser d'observations ou de propositions<br />

à la Chambre syndicale que par écrit ou par l'intermédiaire d'un membre <strong>du</strong><br />

syndicat. Les statuts des tailleurs comprennent des dispositions identiques.<br />

Les porcelainiers de Limoges, dans l'article 10 de leurs statuts, reconnaissent<br />

l'égalité de l'homme et de la femme qui travaillent : « Considérant que les femmes<br />

pro<strong>du</strong>isent tout aussi bien que les hommes et qu'elles éprouvent les mêmes besoins,<br />

elles sont admises à faire partie <strong>du</strong> syndicat... »<br />

A Lyon, les Archives municipales ont permis à Mlle Proisy d'affirmer que la naissance<br />

de véritables syndicats féminins date de 1868-1869 120 . Les ouvrières qui travaillent<br />

au dévidage et au tordage de la soie, les ovalistes, ont soutenu en juillet 1869<br />

une grève et obtenu gain de cause ; elles vont constituer une section de l'Internationale.<br />

120<br />

Ml1e Proisy, diplôme d'histoire inédit : Recherches sur les Chambres syndicales ouvrières en<br />

France de 1860-1870.

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