12.12.2012 Views

Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 244<br />

Les idées des membres de la deuxième Commission allaient l'emporter au<br />

Congrès de Bruxelles, auquel Émile Aubry, le représentant de la section rouennaise,<br />

apporte un programme précis d'enseignement : jusqu'à l'âge de huit ans, l'instruction<br />

serait donnée par la famille ; de huit à quatorze ans, un même enseignement, une<br />

école unique.<br />

Varlin et les internationaux, communistes antiautoritaires, sont, en ce qui concerne<br />

la femme, en opposition avec les mutuellistes proudhoniens. Ils sont plus réalistes et<br />

ils ont raison de l'être. Ils constatent que, dans la société actuelle, un grand nombre de<br />

femmes sont contraintes de gagner leur vie, de travailler : aussi estiment-ils qu'il faut<br />

lutter pour assurer aux femmes qui travaillent un salaire qui ne soit pas un salaire de<br />

famine, pour limiter les heures de travail et régler l'hygiène des ateliers.<br />

À peine la seconde Commission était-elle nommée que, à Genève, éclate la grève<br />

<strong>du</strong> bâtiment.<br />

Depuis longtemps, les <strong>ouvrier</strong>s <strong>du</strong> bâtiment demandaient que la journée fût ré<strong>du</strong>ite<br />

de 12 à 10 heures de travail, comme dans la plupart des autres pays in<strong>du</strong>striels. Le 19<br />

janvier 1868 tous les corps de métier <strong>du</strong> bâtiment réclament la journée de 10 heures et<br />

la fixation des salaires d'après un tarif arrêté par les assemblées générales des corps de<br />

métier. Ils réclament aussi la suppression complète <strong>du</strong> marchandage.<br />

En mars, n'ayant pas obtenu de réponse des entrepreneurs, les travailleurs <strong>du</strong> bâtiment<br />

décident de remettre « l'affaire » entre les mains de l'Internationale. Un grand<br />

meeting a lieu le 23 mars. Le lendemain, les tailleurs de pierre, les maçons, les plâtriers<br />

se mettent en grève. Les patrons décident la fermeture des ateliers. Trois mille<br />

<strong>ouvrier</strong>s appartenant à toutes les corporations <strong>du</strong> bâtiment sont sans ouvrage. La raison<br />

réelle <strong>du</strong> lock-out et le désir des entrepreneurs sont d'obliger leurs <strong>ouvrier</strong>s à renoncer<br />

à leur adhésion à l'Internationale.<br />

Le Comité central de Genève écrit au Conseil général de Londres et, en même<br />

temps, le 26 mars, à Varlin, pour réclamer l'appui des sections françaises. Le 31 mars,<br />

Dupleix demande à Varlin de prévenir les <strong>ouvrier</strong>s <strong>du</strong> bâtiment français de ne pas se<br />

rendre à Genève, car les patrons de cette ville cherchent à remplacer la main-d’œuvre<br />

locale par une main-d’œuvre française.<br />

Le 5 avril, Varlin demande à L'Opinion Nationale d'annoncer qu'une souscription<br />

est ouverte au Bureau de l'association en faveur des grévistes genevois. Il fait imprimer<br />

des appels aux <strong>ouvrier</strong>s de toutes les professions. Des listes circulent dans Paris<br />

et, en deux semaines, Varlin recueille 10 000 francs parmi les <strong>ouvrier</strong>s imprimeurs,<br />

les lithographes, les ferblantiers, les ébénistes, les orfèvres, les tailleurs sur cristaux,<br />

les sculpteurs sur pierre.<br />

Le 10 avril, Varlin, Benoît Malon, Emile Landrin publient un nouvel appel dans<br />

Le Courrier français. Grâce à la solidarité des <strong>ouvrier</strong>s de différentes corporations,<br />

grâce à l'appui de la section française de l'Internationale, 2 500 <strong>ouvrier</strong>s reçoivent des<br />

secours pendant la grève.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!