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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 140<br />

Hôtel de Ville entièrement vide. Elle appelle le peuple aux armes : « Peuple, lève-toi,<br />

tes ennemis disparaîtront comme la poussière devant l'ouragan : frappe sans pitié les<br />

vils satellites complices volontaires de la Tyrannie : tends la main à ces soldats, sortis<br />

de ton sein, qui ne tourneront pas contre toi des armes parricides. »<br />

Mais le peuple est muet, indifférent. Et les soldats jettent les insurgés hors de<br />

l'Hôtel de Ville.<br />

Les insurgés occupent la Mairie <strong>du</strong> VII e , rue des Francs-Bourgeois ; puis se portent<br />

vers la mairie <strong>du</strong> VI e ; Blanqui organise, rue Greneta, des barricades qui sont emportées<br />

par la troupe.<br />

Cette tentative n'a pas un instant ému l'opinion publique : elle a seulement surpris<br />

une foule indifférente; et Thureau-Dangin a pu dire : « Le mystère dont s'était entourée<br />

la conjuration avait eu pour effet que le peuple lui-même, dans sa fraction républicaine,<br />

révolutionnaire, n'était ni moins surpris ni moins préparé que le gouvernement.<br />

»<br />

Aucun écho non plus en province, où on croyait le 12 mai organisé par la police.<br />

Barbès est blessé, arrêté ainsi que Martin Bernard, Quignot, Meillard ; Blanqui est<br />

arrêté le 14 octobre 1839. Grâce lui est accordée le 6 décembre 1844. Maurice Dommanget<br />

46 a montré que Blanqui, innocent des graves accusations portées contre lui<br />

sur la foi <strong>du</strong> « document Taschereau », trouvé au ministère des Affaires étrangères, a<br />

été victime d'une odieuse machination de Barbès. Proudhon fit partie <strong>du</strong> jury d'honneur<br />

qui déclara Blanqui innocent.<br />

La décade 1835-1845 est marquée par une décentralisation de la pensée républicaine.<br />

En province, la désorganisation des associations républicaines avait eu pour<br />

conséquence de donner un renouveau d'activité au Carbonarisme sommeillant, qui<br />

devient le Carbonarisme régénéré. A Lyon, dès 1835, les loges de la Charbonnerie<br />

comprennent des tailleurs, des menuisiers, des <strong>ouvrier</strong>s en soie : « Sous l'égide des<br />

Sociétés de la Charbonnerie réformée la propagande républicaine recommençait, au<br />

sein des ventes, son travail de Pénélope détruit par le régime de Juillet : elle allait saper<br />

le trône de l'Orléans comme elle avait miné celui des Bourbons 47 . »<br />

La propagande républicaine continue dans les bureaux de rédaction des journaux<br />

et dans des cercles de lecture.<br />

A Lyon, des sociétés secrètes prennent la forme de cercles de lecture où l'on<br />

s'amuse et s'instruit en même temps. On se réunit pour discuter socialisme et politique<br />

et, lorsque la police paraît, on joue aux jeux innocents 48 .<br />

46 M. DOMMANGET, Blanqui et le document Taschereau (chap. IV et V).<br />

47 GABRIEL PERREUX, op. cit., page 381.<br />

48 TCHERNOFF, Parti républicain, monarchie de Juillet, Pedone,1905, p.398.

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