Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871
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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 255<br />
Les animateurs des sociétés de résistance qui avaient adhéré à l'Internationale,<br />
Varlin, Héligon, Combault, André Murat, Theisz, consacrent la plus importante part<br />
de leur activité aux sociétés ouvrières, parcourent les départements, reconstituent les<br />
groupes ; mais ils prennent part, aussi, aux réunions publiques qui sont pour eux une<br />
occasion de propager leurs idées.<br />
Combault constate ces progrès, le 20 mars 1869, dans L'Égalité, journal des sections<br />
romandes : « L'Association Internationale des Travailleurs n'avait jamais si bien<br />
fonctionné en France que depuis qu'elle était dissoute... La dissolution <strong>du</strong> Bureau de<br />
Paris a eu pour résultat, en dispersant un groupe d'adhérents réguliers de quelques<br />
centaines de membres, de faire adhérer en principe et en fait, quoique irrégulièrement,<br />
tout ce qui pense et agit parmi la population travailleuse de France. »<br />
Le 27 juillet 1869, André Murat est nommé correspondant <strong>du</strong> Conseil général, résidant<br />
à Paris, et les travailleurs peuvent s'affilier par lui à l'Internationale de Londres.<br />
La Société des <strong>ouvrier</strong>s et ouvrières relieurs de Paris s'est constituée publiquement<br />
en section de l'Internationale. Elle n'a pas été poursuivie.<br />
En province, par toute la France, des sections se constituent. D'abord celle de<br />
Rouen, la plus puissante grâce à l'activité d'Émile Aubry ; celui-ci allait créer celle<br />
d'Elbeuf, après la grève des fileurs, à l'automne de 1869. A l'Ouest, celles de Caen, de<br />
Lisieux et de Condé-sur-Noireau. En Bretagne, celle de Brest, grâce au militant Ledoré.<br />
Lyon et Marseille qui allaient être le centre de Fédérations ont une activité égale à<br />
celle de la section rouennaise. Entre elles, le Sud-Est est émaillé de groupes et de sections<br />
affiliés à l'Internationale : la section stéphanoise, celle <strong>du</strong> Creusot, celle de Givors<br />
(Rhône), celles de Tournon (Ardèche), de Fleurieu-sur-Saône (Rhône), de Neuville-sur-Saône,<br />
de Vienne, de Grenoble, de Saint-Symphorien d'Ozon, d'Aix, de Villefranche,<br />
de Fuveau, de La Ciotat. Dans le Nord et dans l'Est : les sections de Besançon,<br />
de Mulhouse, de Reims, de Cosne, de Cambrai, de Roubaix, de Lille et<br />
d'Amiens 107 .<br />
Au printemps de 1870, la France allait être enveloppée d'un réseau de sections qui,<br />
toutes, il est vrai, n'avaient pas la même densité. Dès après le Congrès de Bruxelles,<br />
l'Internationale s'étend de tous côtés.<br />
Pendant les premières années, les internationaux parisiens s'étaient heurtés à la défiance<br />
et à l'hostilité des républicains politiques. Ils n'avaient rencontré de sympathies<br />
que parmi la jeunesse républicaine.<br />
A Lyon, en décembre 1866, les chefs de groupes, réunis chez le maire de la Croix-<br />
Rousse, avaient été d'accord pour déclarer que le socialisme était une entrave à l'établissement<br />
de la république, qu'il effrayait la bourgeoisie dont le concours était indis-<br />
107<br />
La section de Castelnaudary, celle de Neuchâteau et celle de Cholet ont été seulement des tentatives<br />
sans succès.