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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 135<br />

Les classes laborieuses peuvent donc poursuivre leur <strong>mouvement</strong> d'organisation<br />

corporative : mais dans des conditions tellement fragiles que les <strong>ouvrier</strong>s les plus actifs<br />

sont contraints de se réfugier dans des sociétés secrètes.<br />

Au lendemain des journées d'avril 1834, à Lyon, la Société des mutuellistes et<br />

celle des ferrandiniers sont complètement désorganisées par suite des arrestations :<br />

c'est seulement grâce à leur organisation secrète que les ferrandiniers continuent à se<br />

réunir.<br />

Mais à Lyon la tradition <strong>du</strong> mutuellisme est maintenue grâce à la presse ouvrière.<br />

L'Écho de la Fabrique a disparu le 4 mai 1834 : mais il va reparaître d'abord en 1835,<br />

puis de 1841 à 1845. En 1834-1835 c'est L'Indicateur et La Tribune prolétaire qui le<br />

remplacent.<br />

A Paris, et aussi en province, le naufrage <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong> laisse survivre les<br />

organisations dont la vitalité résiste : les chapeliers, les porcelainiers, les typographes,<br />

de ville à ville, nouent des ententes. La puissante société philanthropique des garçons<br />

tailleurs étend son activité dans 30 départements 42 . Mais, en général, les sociétés corporatives<br />

sont obligées de se replier sur elles-mêmes. Entre 1835 et 1840 l'activité<br />

ouvrière a son foyer parmi les sociétés secrètes, et elle prend une forme révolutionnaire.<br />

La participation des classes laborieuses aux sociétés secrètes qui se forment dès<br />

avril 1834 soulève un certain nombre de questions.<br />

Ces sociétés secrètes sont la conséquence de la transformation que les événements<br />

imposent à la propagande républicaine. L'adhésion d'un certain nombre de travailleurs<br />

à ces sociétés secrètes va rendre plus étroite la jonction, ébauchée au cours de l'année<br />

1834, entre le parti républicain et le <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>. Mais dans quelle proportion<br />

les <strong>ouvrier</strong>s participent-ils à ces sociétés secrètes ? Quelles ont été les doctrines dominantes<br />

au sein de ces sociétés ?<br />

Les sociétés secrètes, en France, entre 1835 et 1839, ont eu un double caractère :<br />

les unes, comme les Familles et les Saisons, sont composées d'affiliés français appartenant<br />

aux classes moyennes et aux classes laborieuses : les autres, comme la Fédération<br />

des Bannis (1834-1836) et la Fédération des Justes (1836-1839) sont composées<br />

de réfugiés allemands et suisses, journalistes exilés, employés de magasins, artisans et<br />

<strong>ouvrier</strong>s, typographes, horlogers, ferblantiers, bottiers, charpentiers, ébénistes, tailleurs<br />

et cordonniers.<br />

Mais la Fédération des Justes est en relation avec la Société des Saisons : certains<br />

de ses membres se trouvent aux côtés de Blanqui, de Barbès et de Martin Bernard,<br />

lors <strong>du</strong> coup de main <strong>du</strong> 13 mai 1839.<br />

42<br />

O. FESTY, Dix années d'histoire corporative des <strong>ouvrier</strong>s tailleurs d'habits, <strong>1830</strong>-1840, R. <strong>Histoire</strong><br />

des doctrines, 1912.

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