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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 137<br />

La première des sociétés secrètes s'appelle Les Légions Révolutionnaires. Les Légions<br />

Révolutionnaires, organisées par Vignerte, Lebon, Delente, Berryer-Fontaine,<br />

datent d'avril 1834. Cette société paraît se fondre entre 1834 et 1836 dans la Société<br />

des Familles. Mais ses éléments montagnards maintiennent leur attitude au sein de la<br />

nouvelle société. En 1837, les membres les plus violents forment les Phalanges démocratiques,<br />

et les autres la Société des Saisons. Après le coup de main de mai 1839,<br />

tous les éléments se rejoignent, en 1840, dans la Société Communiste.<br />

La Société des Familles est fondée en août 1834 selon Barbès, en opposition avec<br />

l'affirmation de Blanqui qui n'y entre qu'en juin 1835. Elle a pour cellule la famille :<br />

de 5 à 12 initiés. Elle comprend à la fois des <strong>ouvrier</strong>s, des étudiants et un grand nombre<br />

de militaires : « La Société pénétra profondément dans l'armée, elle comptait dans<br />

son sein un certain nombre de sous-officiers qui attendaient impatiemment le signal<br />

de l'action 43 . »<br />

En 1836, la Société des Familles compte 1 200 affiliés, lorsque la police découvre,<br />

rue de Lourcine, une fabrique clandestine de poudre. 24 membres des Familles sont<br />

poursuivis et condamnés, et, parmi eux, les animateurs des Familles : Blanqui, Barbès,<br />

Martin Bernard, 20 <strong>ouvrier</strong>s typographes.<br />

Ren<strong>du</strong>s à la liberté en 1837, Blanqui, Barbès, Martin Bernard organisent la Société<br />

des Saisons. Les Montagnards, de leur côté, ont reconstitué les Légions Révolutionnaires<br />

sous le nom de Phalanges démocratiques.<br />

Les Saisons ont plus de rapports avec la province que les Familles, tout en attendant<br />

la réussite d'une révolution à Paris.<br />

La Société des Saisons se compose surtout d'<strong>ouvrier</strong>s. Le nombre des adhérents<br />

est de 600 en 1838 et de 900 au printemps de 1839 44 : provoquées par la surenchère<br />

des Montagnards, qui comprennent dans leurs rangs des policiers, les Saisons tentent<br />

un coup de main, le 13 mai 1839.<br />

Les sociétés secrètes, par leurs tendances, représentent la tradition babouviste.<br />

Mais, cette tradition, elle s'incarne dans un homme : Blanqui.<br />

La fraction extrême de la Société des Droits de l'Homme était, plutôt d'instinct que<br />

consciemment, de tendance babouviste. Sans doute certaines sections de la Société<br />

des Droits de l'Homme s'appelaient « Babeuf », « Buonarotti » : mais c'est dans les<br />

prisons, après les journées d'avril que, comme le dit Cabet, « le démocrate devient<br />

communiste malgré lui ». La tradition babouviste trouve un accueil sympathique auprès<br />

des <strong>ouvrier</strong>s, qu'elle attire aux sociétés secrètes.<br />

43 Manuscrits d'Auguste Blanqui, à la Bibliothèque Nationale.<br />

44 M. DOMMANGET, Blanqui (Lib. de l'Humanité, éd. russe, 1924, p. 96); Blanqui à Belle-Isle (1850-<br />

57) [1935,p. 280]; Hommes et choses de la Commune.

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