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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 144<br />

poursuivent Hebert, leur employeur, devant le juge de paix; celui-ci ordonne la radiation<br />

de l'annotation, mais refuse d'accorder aux <strong>ouvrier</strong>s des dommages et intérêts.<br />

En juillet, les <strong>ouvrier</strong>s cordonniers se mettent en grève : ils réclament une augmentation<br />

de salaire. Ils acceptent de régler le différend par juges-arbitres, et nomment<br />

leurs représentants. Et, après entente avec les maîtres cordonniers, les <strong>ouvrier</strong>s<br />

reprennent le travail.<br />

Le préfet de police n'avait pas atten<strong>du</strong> pour agir. Dès le 1 er septembre, il avait fait<br />

afficher des extraits de la loi <strong>du</strong> 10 avril 1831 sur les attroupements, et, le 3 septembre,<br />

un avis aux <strong>ouvrier</strong>s, leur rappelant les principes de la liberté <strong>du</strong> travail et menaçant<br />

les mauvais <strong>ouvrier</strong>s des dispositions <strong>du</strong> Code pénal.<br />

Pour justifier l'arrestation des <strong>ouvrier</strong>s tailleurs de pierre, le préfet de police prend<br />

pour prétexte la saisie, lors des perquisitions de la police, des circulaires et de listes de<br />

souscriptions.<br />

A la suite de ces arrestations, la grève reprend.<br />

Le 1 er septembre, de leur côté, les <strong>ouvrier</strong>s ébénistes avaient aussi fait appel au<br />

ministre des Travaux publics, réclamant la suppression <strong>du</strong> marchandage. Cette suppression<br />

généralement réclamée est justifiée dans Le National <strong>du</strong> 4 septembre par un<br />

<strong>ouvrier</strong> : « En réclamant la suppression <strong>du</strong> marchandage, les <strong>ouvrier</strong>s voulaient empêcher<br />

les entrepreneurs de se jeter tête baissée dans de folles entreprises et calmer un<br />

peu la fièvre d'adjudication qui les ruine par trop souvent et cause la misère des <strong>ouvrier</strong>s.<br />

»<br />

Tandis que les tailleurs avaient conservé à leurs manifestations un caractère de<br />

grand calme, les réunions des <strong>ouvrier</strong>s menuisiers sont si violentes qu'au Clos Saint-<br />

Lazare des charges interviennent pour disperser les manifestants.<br />

Les <strong>ouvrier</strong>s cloutiers mettent les maîtres en interdit. Les charrons et les serruriers<br />

en voiture réclament la ré<strong>du</strong>ction de la journée de travail de 14 à 12 heures, soit 10<br />

heures de travail effectif, sans diminution de salaire, les heures supplémentaires devant<br />

être payées double et le marchandage aboli.<br />

Les maîtres carrossiers répondent par un refus, et les <strong>ouvrier</strong>s cessent le travail.<br />

Des serruriers et des charrons parcourent les ateliers pour arrêter les travaux.<br />

Les maçons se mettent en grève et réclament les mêmes conditions de travail que<br />

les tailleurs de pierre, les menuisiers, les charpentiers.<br />

Et ce n'est pas seulement dans l'in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> bâtiment que la grève s'étend aux divers<br />

corps d'état : les fileurs de coton réclament une ré<strong>du</strong>ction de la journée de travail,<br />

ils demandent que, au lieu de surveiller trois métiers mécaniques, chaque fileur n'ait<br />

plus à en surveiller qu'un, afin que le travail puisse être réparti entre un nombre triple<br />

d'<strong>ouvrier</strong>s.

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