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Histoire du mouvement ouvrier Tome I : 1830-1871

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Édouard Dolléans, <strong>Histoire</strong> <strong>du</strong> <strong>mouvement</strong> <strong>ouvrier</strong>, <strong>Tome</strong> I : <strong>1830</strong>-<strong>1871</strong> (1948) 234<br />

VIII<br />

Le gouvernement impérial, pour l'Exposition Universelle de 1867, reprit ses projets<br />

de 1862, mais avec encore moins de succès.<br />

En vertu d'un arrêté ministériel <strong>du</strong> 29 novembre 1866, une Commission ouvrière<br />

est élue 91 : 112 professions nomment 316 délégués. Mais, en 1867, en dehors des<br />

ébénistes, des sculpteurs, des menuisiers, des mécaniciens, les corporations ouvrières<br />

manifestent peu d'enthousiasme : certaines même restent à l'écart et se désintéressent<br />

de la Commission.<br />

L'indifférence de la grande majorité des <strong>ouvrier</strong>s parisiens s'explique par un sentiment<br />

d'indépendance croissante à l'égard <strong>du</strong> gouvernement impérial ; huit professions<br />

ne. voulant pas se placer sous le patronage officiel avaient nommé séparément<br />

vingt délégués.<br />

Une délégation de la Commission ouvrière porte au ministre de l'Agriculture, le<br />

19 janvier 1868, des vœux relatifs à l'organisation des Chambres syndicales, à la réorganisation<br />

des Conseils de prud'hommes, à l'abrogation de l'article 1781 C. C. et à la<br />

suppression des livrets. Le 30 mars, un rapport <strong>du</strong> ministre déclare que les Chambres<br />

syndicales ouvrières jouiront d'une tolérance égale à celle dont ont joui, depuis longtemps,<br />

les Chambres patronales.<br />

C'est la reconnaissance de fait de la Chambre syndicale ; depuis un an déjà, et<br />

pour la première fois, les cordonniers ont donné à leur société le nom de Chambre<br />

syndicale. Entre 1868 et 1870 67 Chambres syndicales sont créées ;<br />

« Quant à la situation légale (des Chambres syndicales), elle est bien simple...<br />

toutes nos sociétés sont en dehors de la loi. Elles n'existent que par la tolérance administrative.<br />

Mais cette tolérance est tellement passée à l'état d'habitude, tellement ancrée<br />

dans les mœurs qu'il serait impossible à l'administration de revenir dessus. Nous<br />

avons la prétention de jouir <strong>du</strong> droit naturel d'association. Pour nos réunions d'assemblée<br />

générale, nous prévenons simplement le préfet de police au moins vingt quatre<br />

heures à l'avance. Il nous envoie un agent qui fait son rapport, ce qui ne nous empêche<br />

pas de dire et de dire tout ce que nous voulons. Nos réunions ne sont ni publiques ni<br />

91 Commission ouvrière de 1867, recueils des procès-verbaux des assemblées générales, p. 13. Paris,<br />

1868, éditeur Augros. Elle tient ses séances <strong>du</strong> 21 juillet 1867 jusqu'au 14 juillet 1869.

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