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Le littoral de la Province Nord en Nouvelle-Calédonie: Quel ...

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tel-00641510, version 1 - 16 Nov 2011<br />

coutume et les savoirs traditionnels <strong>en</strong> général est réelle, particulièrem<strong>en</strong>t chez certains<br />

anci<strong>en</strong>s. « Il faut s<strong>en</strong>sibiliser les vieux à parler, parce qu’il y <strong>en</strong> a <strong>en</strong>core qui ne veul<strong>en</strong>t pas<br />

partager leur savoir. Et c’est ce qui fait que, parfois, les jeunes sont bloqués… » (Nonké, A., In.<br />

Kasarhérou, E., et al. 2005)<br />

<strong>Quel</strong>les sont les exig<strong>en</strong>ces pour dévoiler au mieux une nouvelle gestion cohér<strong>en</strong>te ou <strong>de</strong><br />

nouvelles gestions cohér<strong>en</strong>tes ? La pression <strong>de</strong> <strong>la</strong> mondialisation, <strong>de</strong> <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>rnité sur <strong>la</strong> tradition,<br />

<strong>de</strong> certaines cultures (française avec <strong>la</strong> colonisation et aujourd’hui capitaliste avec <strong>la</strong><br />

mondialisation) sur d’autres (kanak et caldoche), du marchand sur le non marchand avec <strong>la</strong><br />

pression économique et financière, fait que l’altération <strong>de</strong>s savoirs <strong>en</strong>traînant notamm<strong>en</strong>t un<br />

déracinem<strong>en</strong>t et une perte d’i<strong>de</strong>ntité, impose <strong>de</strong> conserver par écrit ce patrimoine immatériel. « En<br />

effet, si <strong>la</strong> fixation d’un « dit » était ress<strong>en</strong>tie comme une victoire sur l’oubli elle pouvait, <strong>en</strong> même<br />

temps, être perçue comme un danger risquant <strong>de</strong> figer <strong>la</strong> tradition dont on savait qu’elle était<br />

multiple et <strong>de</strong>vait le rester. Aujourd’hui, c’est <strong>la</strong> prise <strong>de</strong> consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise <strong>de</strong> <strong>la</strong> transmission<br />

qui nous comman<strong>de</strong> d’agir » (Kasarhérou, E., et al., 2005). La peur <strong>de</strong> perdre sa culture et son<br />

i<strong>de</strong>ntité fait que <strong>la</strong> transcription <strong>de</strong>s savoirs oraux <strong>en</strong> connaissances écrites <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t indisp<strong>en</strong>sable.<br />

« Entret<strong>en</strong>ir sa mémoire » (Wema, J., 2009) ou « Gar<strong>de</strong>r nos valeurs » (<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s <strong>en</strong> <strong>Province</strong><br />

<strong>Nord</strong>, 2002 à 2009), ces expressions résonn<strong>en</strong>t chez les politici<strong>en</strong>s, comme chez les coutumiers et<br />

autres responsables ou acteurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture <strong>en</strong> <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong>. Comm<strong>en</strong>t le faire ?<br />

La <strong>Nouvelle</strong>-<strong>Calédonie</strong> collecte <strong>de</strong>puis quelques années son « patrimoine matériel et<br />

immatériel. 117 » Cette quête <strong>la</strong>rgem<strong>en</strong>t déf<strong>en</strong>due a germé <strong>de</strong>puis les années 1970 et Mé<strong>la</strong>nésia<br />

2000 (cf. glos.). « L’«ancêtre» du travail <strong>de</strong> collecte, c’est Mé<strong>la</strong>nésia 2000, cette prise <strong>de</strong><br />

consci<strong>en</strong>ce, développée par Jean-Marie Tjibaou, pour faire l’inv<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> notre patrimoine<br />

culturel» (Tein, D. K., In. Kasarhérou, E., et al. 2005). Aujourd’hui ce<strong>la</strong> apparaît plus comme une<br />

exig<strong>en</strong>ce, afin <strong>de</strong> mieux se réapproprier le passé pour mieux avancer. «Nous avons déf<strong>en</strong>du le fait<br />

<strong>de</strong> faire exister et <strong>de</strong> perpétuer notre culture. Ce<strong>la</strong> permet <strong>de</strong> valoriser notre patrimoine ainsi que<br />

les g<strong>en</strong>s qui le déti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t et ceux qui le collect<strong>en</strong>t » (Moasadi, P., In. Kasarhérou, E., et al., 2005).<br />

Ce vaste chantier pour « récolter le patrimoine immatériel » (Kasarhérou, E., et al., 2005) <strong>de</strong>s<br />

Kanak par l’Ag<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> Développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture Kanak ou ADCK, mais égalem<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong>s<br />

Caldoches (d’origines diverses : colons, bagnards, travailleurs…d’Europe, d’Afrique ou d’Asie) à<br />

travers les témoignages et les récits <strong>de</strong> vie (par les écrits d’histori<strong>en</strong>s, les films <strong>en</strong>tre autre), <strong>de</strong><br />

117 Loin <strong>de</strong> nous l’idée d’être exhaustif sur le sujet <strong>en</strong> détail<strong>la</strong>nt les notions <strong>de</strong> patrimoines. Il s’agit surtout<br />

d’une recherche <strong>de</strong> <strong>la</strong> société sur son passé. <strong>Le</strong>s données peuv<strong>en</strong>t être visibles, dans ce cas nous parlons <strong>de</strong><br />

patrimoine matériel ou non visibles (transmises par l’oralité) et dans ce cas nous parlons <strong>de</strong> patrimoine<br />

immatériel. Divers travaux ont été effectués dans ce domaine et <strong>la</strong> collecte <strong>de</strong>s données sur le patrimoine<br />

continuera <strong>en</strong>core plusieurs années, tant les informations sont <strong>de</strong>nses.<br />

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