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Le littoral de la Province Nord en Nouvelle-Calédonie: Quel ...

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tel-00641510, version 1 - 16 Nov 2011<br />

insaisissables » (art. 18, Loi Organique n° 99-209, cf. fig. n° 9) et sont par ailleurs aliénées par <strong>la</strong><br />

coutume (cf. chap. 3). Ce qui semble signifier à l’inverse que le développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> droit<br />

commun est tout à fait <strong>en</strong>visageable et une réalité ! Que se passe-t-il dans les faits ? Après avoir<br />

été p<strong>en</strong>dant longtemps un problème <strong>de</strong> politique global, on comm<strong>en</strong>ce un peu à relever certaines<br />

incohér<strong>en</strong>ces et certains déca<strong>la</strong>ges <strong>en</strong>tre les discours et <strong>la</strong> réalité concernant le développem<strong>en</strong>t sur<br />

ces terres régies par <strong>de</strong>s droits différant (droit commun/droit particulier). En voici quelques<br />

constats.<br />

<strong>Le</strong>s Occi<strong>de</strong>ntaux et les Caldoches discour<strong>en</strong>t sur l’échec <strong>de</strong> quelques projets <strong>de</strong><br />

développem<strong>en</strong>t, notamm<strong>en</strong>t avec les GDPL, même si par ailleurs pour les Kanak ces échecs n’ont<br />

sont pas, puisque le gain <strong>de</strong> terre est <strong>en</strong> soit une richesse par rapport à ce qu’ils possédai<strong>en</strong>t avant<br />

1970. Comm<strong>en</strong>t <strong>en</strong>visager maint<strong>en</strong>ant <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong> ces terres sur le p<strong>la</strong>n économique, dans une<br />

société inscrite dans un contexte qui ne permet pas <strong>de</strong> concevoir le long terme autrem<strong>en</strong>t ? « On<br />

nous a déstabilisés p<strong>en</strong>dant c<strong>en</strong>t cinquante ans. Il faut nous <strong>la</strong>isser le temps. <strong>Le</strong> développem<strong>en</strong>t<br />

économique doit aller à son rythme» (Wamytan, R., lea<strong>de</strong>r politique, Journée <strong>de</strong>s peuples<br />

autochtones, discours 2007). L’échelle temporelle est à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte impérativem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong>isser le temps à ceux qui ont reçu ces terres (pour certains 30 ans et pour d’autres moins d’un<br />

an !) <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>visager différemm<strong>en</strong>t <strong>de</strong> ce qui a toujours été leur réalité, à savoir un lieu <strong>de</strong> vie et <strong>de</strong><br />

culture vivrière.<br />

Est-ce réellem<strong>en</strong>t un souci le développem<strong>en</strong>t sur terre coutumière ? P<strong>en</strong>dant longtemps les<br />

uns ont opposé <strong>la</strong> coutume Kanak au développem<strong>en</strong>t économique (De Deckker, P. ; Kuntz, L.,<br />

1998). Aujourd’hui <strong>en</strong>core, certains acteurs politiques considèr<strong>en</strong>t que le statut <strong>de</strong>s terres Kanak<br />

est un handicap sérieux au développem<strong>en</strong>t. À songer au futur, certains diront <strong>en</strong>core, « mais<br />

comm<strong>en</strong>t vous voulez qu’on aille vers un <strong>de</strong>stin commun, avec nos politiques, si à <strong>la</strong> base nous<br />

n’avons pas les mêmes statuts et donc les mêmes avantages hein ? C’est impossible» (<strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s<br />

<strong>en</strong> <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong>, 2002 à 2009). Comm<strong>en</strong>t donc <strong>en</strong>visager un développem<strong>en</strong>t et une gestion<br />

adéquate sur ces différ<strong>en</strong>ts espaces ? Juridiquem<strong>en</strong>t faut-il passer du droit particulier au droit<br />

commun afin <strong>de</strong> donner aux Kanak <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir <strong>de</strong>s acteurs économiques ? L’histoire<br />

montre le refus <strong>de</strong>s indép<strong>en</strong>dantistes sur cette question (<strong>Le</strong>blic, I, 1991) et sa finalité. « Avec <strong>la</strong><br />

mise <strong>en</strong> application <strong>de</strong>s articles 6 et 36 <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi statutaire Pons, il ne restera plus ri<strong>en</strong> du statut<br />

coutumier et surtout il ne restera plus aucun moy<strong>en</strong> <strong>de</strong> justifier <strong>de</strong>s droits fonciers sur les terres<br />

ancestrales. (…) Après avoir spolié les terres, le régime colonial <strong>en</strong>t<strong>en</strong>d spolier le Kanak dans<br />

son i<strong>de</strong>ntité et dans sa personne juridique » (Anonyme. In. <strong>Le</strong>blic, I., 1991, p.2). Il s’agit pour eux<br />

d’une vio<strong>la</strong>tion <strong>de</strong> l'article 75 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Constitution qui leur garantit ce droit et surtout d’une<br />

« "solution finale" pour liqui<strong>de</strong>r l'i<strong>de</strong>ntité du Kanak sur le p<strong>la</strong>n juridique » (Anonyme. In. <strong>Le</strong>blic,<br />

I., 1991, p.2). Avec l’Accord <strong>de</strong> Nouméa cette opinion n’a pas lieu d’être et ne constitue<br />

aucunem<strong>en</strong>t une solution au <strong>de</strong>stin commun, voire une garantie au développem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s terres ainsi<br />

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