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Le littoral de la Province Nord en Nouvelle-Calédonie: Quel ...

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tel-00641510, version 1 - 16 Nov 2011<br />

exemple avec le nom que tu portes, ta terre al<strong>la</strong>it <strong>de</strong> tel arbre à tel côté <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière, pour un<br />

autre <strong>de</strong> tel caillou à tel <strong>en</strong>droit <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge, ou pour d’autres à telle embouchure et ainsi <strong>de</strong><br />

suite…il n’y avait pas <strong>de</strong> barrière comme chez les b<strong>la</strong>ncs ! » (Entreti<strong>en</strong>s <strong>en</strong> <strong>Province</strong> <strong>Nord</strong>, 2002<br />

à 2009). Chaque c<strong>la</strong>n avait son territoire, dont les limites étai<strong>en</strong>t « naturelles » et chacun savait les<br />

limites à ne pas dépasser pour s’imp<strong>la</strong>nter ou faire son champ.<br />

À l’instar <strong>de</strong> M-C. Fourny, posons-nous <strong>la</strong> question <strong>de</strong> l’objet « nature » comme servant <strong>de</strong><br />

li<strong>en</strong> à <strong>la</strong> mise <strong>en</strong> re<strong>la</strong>tion d’espaces. « En quoi contribue-t-il à <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation du li<strong>en</strong> ou <strong>de</strong><br />

l’unité ? <strong>Quel</strong>les idéologies, valeurs ou significations sont-elles mises à contribution dans les<br />

re<strong>la</strong>tions transfrontalières, et lui confèr<strong>en</strong>t une capacité “re<strong>la</strong>tionnelle” ? » (Ve<strong>la</strong>sco-Graciet, H.,<br />

Bouquet, C., et al., 2005, p. 98). La capacité <strong>de</strong> cet objet « nature » à « faire » territoire dans le<br />

mon<strong>de</strong> kanak est liée à ses valeurs symboliques et idéelles (Bodmer, D., 2005) lui permettant<br />

d’organiser et <strong>de</strong> légitimer un territoire. Il révèle un type <strong>de</strong> territoire où <strong>la</strong> limite naturelle,<br />

matérialisée par tel arbre, tel ruisseau ou tel récif (fig. n°4), bi<strong>en</strong> qu’étant une limite pour chacun<br />

<strong>de</strong>s c<strong>la</strong>ns contigus, n’est pas un obstacle à <strong>la</strong> liberté <strong>de</strong>s personnes, si une « autorisation<br />

préa<strong>la</strong>ble » ou un « cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t » est donné. Bi<strong>en</strong> souv<strong>en</strong>t ce<strong>la</strong> se fait <strong>de</strong> façon naturelle<br />

(spontanée). Toutefois, un interdit formel pour un lieu peut exister dans un « territoire<br />

coutumier » (cf. glos.), c’est ce qu’il est commun d’appeler un « lieu tabou » (cf. glos.). La limite<br />

naturelle apparaît ainsi comme une inscription dans l’espace d’un construit culturel et social,<br />

participant <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction idéelle du territoire. Comme l’indique M-C. Fourny, les découpages<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t ainsi les ordonnateurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> catégorisation fondant l’organisation du<br />

mon<strong>de</strong> social (Ve<strong>la</strong>sco-Graciet, H., Bouquet, C., et al., 2005, p. 102).<br />

Selon l’organisation d’une chefferie, chaque c<strong>la</strong>n a son territoire défini où les limites sont<br />

matérialisées par un élém<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature comme le schéma suivant le montre :<br />

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